Sommes nous les éternels dindons de la farce ?
par G.B.Elections dites-vous ? Comment et pourquoi voter quand la donne n'est n'a jamais été en faveur du citoyen chawi. Nous savons que la présence des divers partis politiques dans le Pays Chawi n'est pas la traduction d'une prise de conscience politique mais une multiplication de candidatures animées par le tribalisme, l'opportunisme, la quête de la fortune via la corruption et le détournement des deniers, des cessions ou/et des règlements de compte. Tout sauf un dévouement pour servir la population.
Dans le Pays Chawi, quel est le parti politique qui anime sa campagne électorale en Chawie, défend la langue chawie ? Aucun. Dans le Pays Chawi, quel est le parti politique qui propose un projet de développement adapté à notre spécificité géographique, et à notre potentiel humain et économique (industrie agro-alimentaire, électronique, tourisme, cinématographique…) ? Aucun.Les chawis sont victimes d'instrumentalisation du tribalisme par les notables locaux soutenus dans leur entreprise dévastatrice par le pouvoir, à commencer par ses relais politiques, institutionnels et administratifs.L'espace politique dans le Pays Chawi est occupé soit par les partis traditionnalistes alliés du système (FLN, MSP, RND) soit par des partis sporadiques dépourvus d’ancrage et d’implantation dans la région. Les premiers considèrent que les Chawis sont leur électorat historique acquis et n'ont rien apporté au Pays Chawi, bien au contraire ils sont les acteurs de son exclusion. Nous n'avons qu'à constater l'extrême pauvreté de la population, l'absence d'infrastructure industrielle adaptée à la réalité socioéconomique de la région, moteur de tout changement.
Les seconds ont comme objectif la conquête d’une place dans le paysage politique afin de négocier leurs intérêts à Alger.
Les retombées qui pourraient être générées par les conquêtes des uns ou des autres ne verront pas le jour dans le Pays Chawi.Le pouvoir algérien après la claque des dernières élections législatives (moins de 35 % de participation) veut rattraper le coup en offrant une tribune, à travers l’ « unique » (ENTV, voix de son maître), aux « partis politiques » déconnectés, atomisés et réduits à l’élaboration de déclarations et de communiqués. La tribune cédée occasionnellement par le pouvoir est une bouffée d’oxygène pour les partis politiques tels les quelques instants accordés aux détenus via les parloirs.
Dans ces prochaines élections, les partis politiques sont instrumentalisés pour légitimer un pouvoir illégitime soucieux de sauver sa tête. Ils sont les amplificateurs du même mot d’ordre : VOTER.L’ « unique » ne rate toujours pas l’occasion dans ses spots publicitaires sur les prochaines élections municipales et wilyales (départementales) (APC/APW) de présenter des chawis appelant au vote en s’exprimant dans un arabe académique parfait et des kabyles s’exprimant en kabyle. Ce rite machiavélique vise à creuser le fossé entre les enfants de Thamazgha et faire croire que Thamazigheth est une affaire Kabyle.
En cultivant l’ignorance, suivi logiquement de manipulations, Alger a fait des Chawis les alliés par excellence des plus forts et des plus offrants si ce n’est des plus démagogues.
Les chawis de l’après « indépendance », qu’on se le dise avec toute franchise et sans gloire, ont défendu la cause des autres au service des autres voire de leurs ennemis.Force est de constater qu’une absence d'organisation politique issue de notre peuple au service de notre peuple, que des perspectives restreintes voire inexistantes, car tuées dans l'œuf, de choix des femmes et des hommes qui porteraient nos aspirations et nos revendications, l’alternative réside, dans un premier temps, à présenter des candidats issus de la société civile chawie dont l’intégrité intellectuelle et morale est irréprochables. Ils seront les garants d’un projet de développement économique, culturel et social. Des élus qui définissent les priorités en fonction de l’identité chawie, de la réalité chawie pour les chawis.
En l’absence de cette alternative, le BOYCOTT est un ACTE DE RÉSISTANCE.
Paris, le 17 novembre 2007
Ichawiyen Autrement