La Maison Jaune de Amor Hakkar

Amor hakkarLe 60e festival du film de Locarno soulève les passions cinéphiles en ce mois d’août avec 200 films au programme. Locarno ouvre cette année ses portes au Proche et Moyen-Orient. Et à l’Algérie avec un film venu des Aurès, tourné en langue chaouie, par un cinéaste chaoui résidant à Besançon et coproduit par une société basée à Khenchela ! II s’agit de la Maison jaune de Amor Hakkar qui a déjà filmé un beau documentaire Timgad, la vie au cœur des Aurès. La Maison jaune fait partie des 20 films en concours pour le Léopard d’or. II a de grandes chances de décrocher un grand prix. La Maison jaune a laissé une excellente impression d’équilibre, de justesse de ton, de simplicité envoûtante lors de sa projection devant la presse. C’est l’histoire d’un père parti à la recherche du corps de son fils, un jeune soldat de l’ANP, tué au cours d’un accrochage avec une bande de criminels islamistes. Ce film ouvre la blessure et la peine du père. Que faire contre l’infinie douleur de la mère ? Interférences entre fiction et documentaire, il y a de formidables plans sur les paysages des Aurès. On retrouve le réel et combien historique de l’Algérie dans cet aspect de la Maison jaune, ce qui imprime au film une inestimable qualité, que le jury du festival de Locarno pourrait prendre en compte et primer (d’autant plus que les autres films de la compétition ne brillent pas par leur qualité, même s’ils viennent des Etats-Unis, de France, d’Allemagne ou d’Angleterre…).

Source, El Watan, 07 Aout 2007


Amor est un jeune cineaste bisontin né a khenchela,il a atterri avec les siens a besancon, capitale de la franche comte qui d ailleurs nous rappelle ,khenchelail n en ai pas a son 1er court metrage, il y a aussi "la cite des fausses notes".dans le dernier filme il a joue lui meme le role du ""miloud le pere"et je ne dirai qu une chose ,, c est en vivant des situations difficiles que l on peut les exprimer.......
je lui souhaite une bonne reussite pour l'avenir.


«Ce qui m'intéresse, c'est l'amour entre les humains»

Avec «La maison jaune» (1), le réalisateur Amor Hakkar se retrouve en compétition internationale au festival de Locarno. Pour lui, c'est «miraculeux». Interview.

Après beaucoup d'années «sans», le réalisateur propose un film humble autour du deuil, de la douleur et de l'espoir.

Humilité et densité viennent à l'esprit en rencontrant Amor Hakkar. Ce Français de Besançon aux racines algériennes - les montagnes des Aurès - vit un petit miracle à Locarno après une traversée du désert cinématographique de plus de dix ans.

Avec son film «La maison jaune», il concourt pour le léopard d'or. «Mon film est un tout petit film porté à bout de bras, indique le réalisateur. C'est pourquoi Locarno, c'est fabuleux. Ce festival permet aux petits films de vivre!»

Humilité, densité et sobriété de la mise en scène qualifient très bien ce film. Cette histoire universelle est celle de la perte d'un fils et de la difficulté à surmonter la douleur.

Joué par le réalisateur et des habitants de sa région d'origine, le film montre un père paysan qui, aidé de ses filles, cherche à consoler sa femme murée dans sa souffrance.

Dans ce paysage qui n'a jamais vu de cinéaste, Amor Hakkar filme la douleur mais aussi la pudeur et la bienveillance. La vie va finir par reprendre le dessus, grâce à l'image, justement.

swissinfo: Votre film évoque le deuil, la douleur, la difficulté d'en sortir. Qu'est-ce qui vous a amené sur ce projet?

Amor Hakkar: J'ai été sensibilisé à ce sujet par le fait d'avoir accompagné mon père – paix à son âme. Mon père est décédé en France et a souhaité être enterré en Algérie.

J'ai été conduit à le raccompagner jusqu'à son petit cimetière dans le douar dont il était originaire, dans la montagne des Aurès, à 2000 mètres d'altitude à peu près, en Algérie.

A travers ce périple, j'ai ressenti beaucoup de choses. Et des années après, j'ai eu envie d'écrire un sujet pour retranscrire les émotions que j'avais ressenties et vécues.

swissinfo: Qu'avez-vous voulu transmettre à travers ce film?

A.H.: Ce qui m'intéresse et qui me préoccupe le plus, peut-être, c'est la compréhension entre les êtres humains. C'est l'amour, qu'on ne voit pas toujours, dont on peut peut-être penser qu'il a disparu, mais qui existe encore.

J'avais envie, en tous les cas dans ce film-là, de parler d'amour. D'amour, de respect, plus globalement d'humanité. Je crois qu'à travers ce film, j'avais envie de faire un break. Et de dire, juste le temps d'un film: on peut se regarder, on peut se parler, sans avoir d'a priori. On peut s'aider, se soutenir, se tolérer. On peut aussi, un peu, s'aimer.

swissinfo: Ce film est aussi pour vous un retour vers vos racines. Qu'avez-vous ressenti à retrouver cette région que vous ne connaissiez pas?

A.H.: Les couleurs, les odeurs, des sonorités, des lumières qui, probablement, étaient ancrées en moi depuis des générations. Mais d'un seul coup, j'ai ressenti tout ça et j'ai compris combien elles étaient vitales pour mon équilibre personnel.

Cette partie ignorée de moi-même, je l'ai redécouverte. Après ça, j'ai pu me sentir mieux. Et entier.

swissinfo: Vous avez tourné avec des acteurs non-professionnels, en berbère, dans un pays relativement fermé. Quelles ont été les difficultés rencontrées?

A.H.: Etrangement, pas trop de difficultés d'ordre administratif. Bien sûr, obtenir les autorisations, c'est long. Localement, personne ne prend de décisions. Même si on a une autorisation nationale du ministère de la santé, le directeur de l'hôpital refuse de l'appliquer en l'absence d'un fax reçu cinq minutes avant notre arrivée.

La difficulté, en Algérie, c'est que les initiatives individuelles sont gommées. Plus personne ne prend de risque ou d'initiative. Mais d'un point de vue administratif, on arrive à s'en sortir.

Autre difficulté, les gens ne sont pas toujours sensibilisés au cinéma. Un des grands problèmes a été pour nous de filmer les femmes.

Pour la scène du cimetière, où je ne souhaitais pas spécialement des femmes voilées, les deux figurantes qui accompagnent la mère du jeune garçon portent le voile. C'était la condition ou elles ne tournaient pas.

swissinfo: A la fin, la mère découvre son fils en vidéo et esquisse un sourire. Est-ce aussi une allégorie pour dire votre foi en l'image et le cinéma?

A.H.: Oui, bien sûr. Pour finir le film, et aussi pour dire que l'espoir doit toujours demeurer. A plusieurs niveaux. Tout simplement d'abord par rapport à mon propre cheminement, où j'ai cru que je ne ferais plus jamais de films. J'ai eu la chance d'en faire un autre et d'être présent aujourd'hui à Locarno, ce qui n'est pas rien.

L'espoir ensuite par rapport... peut-être pas au bonheur, mais à l'idée qu'au plus profond des Aurès, un espoir peut naître. C'est pour moi un message très important. Je continue à croire en l'être humain, même si ce n'est pas toujours évident.

swissinfo: En conférence de presse, l'émotion vous a submergé, vous avez fondu en larmes. Pour quelle raison?

A.H.: Je ne suis pas seul dans ce cas-là, mais c'est miraculeux pour nous d'être ici. D'un seul coup, les choses sont concrètes. Tout à l'heure, je ne rêvais plus.

Je ne peux m'empêcher de repenser à notre situation d'il y a encore quelques mois. Etre ici aujourd'hui, ça veut dire aussi qu'on a peut-être eu raison de nous battre pour ce film.

Interview swissinfo: Pierre-François Besson à Locarno, 08/08/2007
(1) «La maison jaune», durée 82 min, production: SarahFilms



Amor Hakkar nait en 1958 dans les Aurès mais quitte la région à six mois avant que sa famille ne s'installe à Besançon.
Après des études scientifiques, il se jette dans le cinéma et l'écriture. Il réalise un court puis un long métrage en 1992, «Sale temps pour un voyou».
Comme écrivain, Amor Hakkar a en particulier signé «La cité des fausses notes» en 2001, ouvrage qui a obtenu le prix du livre Marcel Aymé.

"La maison jaune" de Amor Hakkar

Mouloud, paysan des Aurès, va chercher le corps de son fils, tué dans une embuscade.
La famille en deuil doit continuer à vivre. Fatima, mère meurtrie s’est lentement murée dans une tour de souffrance. Mais une cassette vidéo est récupérée dans les affaires personnelles de leur fils. Mouloud parvient à la visionner et est convaincu que les images qu’il a vu vont redonner force et vie à sa femme. Mais comment faire ? La famille ne possède ni télé, ni magnétoscope ; ils n’ont ni eau, ni électricité.

Producteur
NUMIDIE Films
Riad El Falih - El Madaria
Alger
Tél. 00 213 21 67 37 65

Producteur français
SARAH Films
Amor Hakkar
2, chemin de Pulerle
25000 Besançon

Avec la participation de
FONDS SUD CINEMA (ministère des Affaires étrangères et Centre National de la Cinématographie - France)

Filmographie

« Timgad, la vie au cœur des Aurès », documentaire, 2002
« Sale temps pour un voyou », long métrage, 1992

Source : France Diplomatie


Le palmarès du film 'La Maison Jaune" de Amor Hakkar au 60eme fetsival de Locarno

Prix du Jury des Jeunes

Le Jury lui a décerné le troisième prix (2 000 CHF), offert par le Département Cantonal de l'Instruction, de la Culture et du Sport du canton Tessin

Prix du Jury œcuménique :

Le Jury lui a décerné son prix (20 000 CHF) offert par les Églises Reformées Évangélistes et Catholiques Romaines de Suisse à utiliser pour la distribution du film en Suisse.

Prix Don Quijote

Le Jury lui a décerné son prix Don Quijote offert par la Fédération Internationale des Ciné-Clubs (FICC/IFFS)

Le Léopard d'Or (90 000 CHF) est attribue au japonais Masahiro Kobayashi pour son film Ai No Yokan

Source : Site officiel du festival


Interview


L'accent n èth Âammar est magnifique.

Extrait


La critica di Gino Buscaglia | da “Foglio Volante” - Rete Due, 3 agosto ore 8.58

La recensione di Francesca Luvini da “Locarno 60” - TSI1, 2 agosto ore 19.05


La maison jaune de Amor Hakkar : Soigner le deuil

Après Locarno, Namur et en attendant l’Algérie, La maison jaune, dernier film de Amor Hakkar, a été projeté durant les trois derniers jours du Festival international du film froncophone (FIFF).

Tel un retour aux sources, Amor Hakkar revient dans sa région natale pour tourner son film. Les Aurès. Les belles montagnes nourricières. Pour aller jusqu’au bout de lui-même, le réalisateur a choisi de planter sa caméra face à des chawi, amateurs, et endosse l’un des rôles principaux. Le thème principal est le deuil. Un peu pour conjurer le sort qui fut le sien : d’abord le décès de son père, et puis les plus de dix ans de silence, de repli sur soi. Amor Hakkar avait totalement disparu après Sale temps pour un voyou (1992) et n’est ressorti de son silence que pour livrer un écrit, La cité des fausses notes (du livre Marcel Aymé). Et un jour, alors qu’il revient sur sa terre natale pour enterrer son père, le déclic se produit en lui, un film est né… Tout en haut d’une montagne, Aya, une petite fille d’une douzaine d’années, travaille la terre dans leur champ de légumes. Une voiture de gendarmerie attire son attention. Le véhicule se dirige vers sa maison, portant une funeste nouvelle : son frère Belgacem est mort dans un accident de voiture, alors qu’il revenait de son service militaire. Sa mère, Fatima, porte ses mains à la tête. Un cri sauvage sort de sa bouche, un cri de douleur, de désespoir. Elle tombe à genoux, inconsolable et pleure toute la douleur du monde. Aya doit aller retrouver son père, plus bas vers le village où il vend ses légumes, pour lui annoncer la mauvaise nouvelle et lui remettre une lettre que lui, pas plus que sa famille, ne sait lire. Il remballe ses cageots dans sa charrette à moteur et revient vers sa maison. Son épouse lui dit : « Va chercher mon fils. » Lorsqu’il se retrouve à la morgue, seul, ce père n’hésite pas une seconde, il emporte le corps inerte de son fils, sa valise et une cassette vidéo. Cette dernière est peut-être l’élément salvateur, le médicament contre la tristesse que le pharmacien affirme ne pas avoir et qui conseille au père de repeindre sa maison en jaune. Son épouse ne se nourrit plus et il tente tout pour la ramener à la vie. Qu’à cela ne tienne, il repeint son taudis en jaune, mais Fatima ne se sent pas consolée pour autant… Le dernier espoir du mari réside dans cette cassette vidéo où leur fils leur parle. Mais comment la lui montrer. Dans cette maison de prière et de chaume, bâtie sur un flan de montagne, il n’y a ni électricité ni télévision et encore moins un magnétoscope. Le film vacille entre scènes d’intimité familiale et scènes de solitude profonde du père, de la mère et même de la petite Aya. Le deuil de la mort est ravageur, mais l’espoir de la vie tente toujours de reprendre ses droits. Comme une lutte, dans des cœurs meurtris, Belgacem a semé le chagrin et redonnera de l’espérance, par l’image. Emouvante, cette histoire universelle par son thème est racontée avec simplicité et filmée avec sobriété. Parce que lorsqu’il s’agit de douleur, tout est dit dans les regards, les attitudes, la naïveté des personnages. Et c’est là où réside toute la force du film : les comédiens. D’abord la petite Aya, si jeune et déjà si vraie. Et Tounès Aït Ali qui incarne si bien la mère affligée. Et bien sûr, le père, joué par le réalisateur qui est plus vrai que nature. Autour d’eux, tout un tas de personnages, comédiens pour la première fois de leur vie, et qui semblent vivre plus que jouer. Tout autant qu’à ce beau monde, il faut rendre hommage aux majestueuses montagnes et décors sauvages de cette belle région de l’Algérie. Paysages d’autant plus captivants sur un fond musical adéquat, composé par Jo Macera, du groupe celtique Blackwater. L’émotion est si bien rendue à l’écran que les spectateurs font une ovation au film à la fin de la projection, en présence de Amor Hakkar. La maison jaune a déjà remporté trois prix au Festival international du film de Locarno : prix du Jury des jeunes, prix du Jury œcuménique et le prix Don Quijote. Labellisé par la motion « 2007, Alger capitale de la culture arabe », il devrait être projeté à la fin du mois, à Alger et peut-être dans la région où il a été tourné. C’est du moins ce que souhaitent le réalisateur et la productrice.

Namur (Belgique), Zineb Merzouk, El Watan, Edition du 06/10/2007


Ils ne savent faire que ça. Ils labellisent et étiquettent les travaux des autres comme étant arabe. C'est ce qu'ils ont fait de Thamazgha (Ifriqiya, Numidie, Afrique du Nord) devenue Maghreb arabe.
Tel que le film est labellisé (comme étant arabe), les autorités algériennes, si allergiques à l'Amazighité et encore plus au Chawi, exigeraient du réalisateur/producteur de projeter, si projection y a, dans sa version arabe (dialecte algérien) et surtout pas en Chawie car les dialogues sont fait dans les deux langues et sont sous-titrés en français.

Les khenchelis comme ils sont "beldiya" (civilisés, citadins), y a des chances que le film en Chawie passerait à la trappe. L'essentiel, selon eux, c'est le message du film.
Slimane Ben Aissa, n'a pas arrêté de crier sur les toits que son rêve est de jouer sa pièce "Babou Ghrek" (le bateau coule) à Khenchela ou à Batna, pays de ses ancêtres. Il attend toujours et ceci depuis la fin des années 80.

Soyons positifs : amen pour que le film soit projeté à Alger et à Khenchela, et pourquoi pas dans tous les patelins du Pays Chawi, en Thachawith. Ce n'est pas trop demandé tout de même. Faites un effort les gars.
Surtout ne me donneriez pas l'occasion d'avoir raison car, selon vous, notre espèce n'est pas habilitée à réfléchir encore moins avoir le dernier mot.

Tous en chœur :

è'dèreth è'wragheth s t'chawith gui khenchela dh dzèyer....è'dèreth è'wragheth s t'chawith gui khenchela dh dzèyer....è'dèreth è'wragheth s t'chawith gui khenchela dh dzèyer (la maison Jaune en Chawie à Khenchela et à Alger...).

Je serai là pour vous apporter de vive voix mon soutien. Si vous n'êtes pas au rendez-vous, je le ferai tout seul. Parole d'Aghyoul.


29e Festival Cinemed de Montpellier
L’Algérie primée

Le Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier a rendu son verdict après une semaine riche en programmations diverses. Ainsi, pour les longs métrages, c’est le film Eduart de la Grecque Angiliki Antoniou, coproduit avec les Allemands, qui a eu les faveurs du jury pour l’Antigone d’or.

Ce film a surpris par ses qualités esthétiques de l’œuvre pour nous faire prendre conscience des réalités dramatiques vécues dans les geôles albanaises. C’est l’histoire du jeune Eduart qui est expulsé de Grèce pour retrouver son pays d’origine l’Albanie. Son père, un officier de l’armée, veut le punir et le dénonce pour un petit vol qu’il a commis dans le domicile familial. La vie du jeune homme va basculer et là, il va connaître les pires humiliations et les violences inhumaines de l’univers carcéral. Le réalisateur algérien Amor Hakkar a obtenu le prix du soutien technique de la GTC pour son film La maison jaune. Un film qui a retenu l’attention du public malgré la naïveté de l’histoire et du propos. Une sorte de conte de fées où se côtoient les invraisemblances. Le cinéaste a essayé de raconter une histoire actuelle avec un regard anachronique qu’on pourrait dater de l’époque coloniale. Le héros de film entame une sorte de parcours semé de rencontres heureuses avec son motoculteur pour récupérer la dépouille de son fils mort dans un accident. Ce fils avait laissé une cassette vidéo et le père fera tout pour visionner cette cassette qui pourra sauver la mère de sa profonde mélancolie et tristesse. Mais le hic, c’est que la famille ne dispose pas de l’électricité et c’est là qu’intervient « le wali » de la région pour solutionner en un tour de main ce problème qui dure depuis plus de cinquante ans. Du côté des déceptions constatées chez les spectateurs, c’est l’omission au palmarès du film libanais Sous les bombes de Philippe Aractingi. Ce film a soulevé l’enthousiasme du public lors de ses deux projections, tant par la qualité de ses images que par les fortes émotions qu’il a suscitées. L’histoire se déroule au lendemain du cessez-le-feu de l’été 2006 entre Israël et le Hezbollah du Liban. Une femme arrive de Dubaï et part à la recherche de son fils et de sa sœur qui ont subi les affres des bombardements de l’aviation israélienne. Dans un pays complètement dévasté, avec son chauffeur, elle découvre l’ampleur des dégâts et l’atrocité de la blessure infligée au Liban. Il faut saluer ici la performance de l’acteur libanais Georges Khabbaz qui a joué le rôle du chauffeur ; il a été époustouflant mais il ne faut pas oublier que c’est un artiste populaire qui a déjà fait ses preuves sur les planches du théâtre. Pour les courts métrages, c’est le petit film du Géorgien Vano Burduli intitulé Graffiti qui a dominé les suffrages du jury et du public. Du côté des grandes satisfactions, il faut noter l’accueil chaleureux réservé au film de Nadia Cherabi L’envers du miroir et du court métrage du jeune Algérien Nacer Maach Fils qui revient sur les années noires.

Slimane Aït Sidhoum
Elwatan: Edition du 7 novembre 2007 > Cinéma


Le site du film

Notre devoir est de soutenir toutes les actions prises en faveur de notre culture...
Pour ma part et je sais que je ne suis pas la seule, j'attends de tout mon coeur, sa sortie dans les salles françaises!!!
ichawiyen fus deg fus, melmi melmi!!!!

«La maison jaune» un film de Amor Hakkar
Histoire poignante d’un drame
Par : Mohamed TAHAR

«La maison jaune», le film de Amor Hakkar a été projeté, en début de semaine, en présence de son auteur, dans la salle Ibn Zeydoun de l’office Ryadh-El-Feth. Présenté dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», l’œuvre de Amor Hakkar raconte, à travers une histoire originale, le deuil d’une famille. Le film s’ouvre avec l’annonce du drame au moment où se célèbre dans le village un événement heureux. Le cortège en fête d’un mariage contrastera avec un plan montrant un véhicule de la gendarmerie s’arrêter devant le domicile d’une famille pour lui annoncer le décès du fils aîné. Aya, une jeune fille de douze ans assiste à la scène. La mère hurle sa douleur. Il en résulte un cri strident qui prend les montagnes à témoin de son immense douleur. La petite Aya court pour informer son père affairé à vendre des légumes de son champ au bord d’une route. Le père rejoint la maison où il s’entendra dire par sa femme, sans larmes et sans cris, dans une totale retenue, une seule phrase ; «aouiid emmi» (ramène moi mon fils). C’est, pratiquement, ici que commence le film avec les péripéties de Mouloud, ce paysan modeste des Aurès, qui au guidon de son mono tracteur, part à Batna, ville distante de 150 kilomètres pour récupérer le corps de son fils. Bravant tous les interdits, Mouloud, à qui le voyage coûtera plusieurs jours et plusieurs nuits de route, récupère le corps de son fils pour venir l’enterrer, dans la douleur mais sans cris, à proximité de la masure familiale, à l’ombre d’un arbre exposé à tous les vents. Depuis, Fatima, la mère, se mure dans le silence. Son mari et sa fille redoubleront d’efforts pour l’aider à reprendre goût à la vie. L’histoire du film est émouvante. Le réalisateur avec une mise en scène très sobre a su restituer l’atmosphère lourde et pesante du dur travail de deuil. Comme il a bien illustré au moyen d’une alternance de plans larges et serrés à la fois, l’immensité de l’univers et son infime beauté en comparaison avec celle de l’homme. Il y’a très peu de dialogue dans «La maison jaune», c’est une manière aussi pour l’auteur de signifier que face à la douleur, tout est dit dans les regards, les silences. Et c’est là où réside toute la force du film. On ne peut aussi acculter l’interprétation des principaux rôles avec la petite Aya, bouleversante, Tounès Aït Ali qui incarne si bien la mère affligée et le père, joué par le réalisateur. A eux trois, il confèrent à cette histoire, émotion et crédibilité.

Le Midi, 7 Novembre 2007


FESTIVAL DU FILM AMAZIGH À SÉTIF
«Que la culture amazighe rayonne!»

Le film La Maison jaune, de Amor Hakkar, présenté devant un public venu en force de Khenchela, a été accueilli avec les honneurs...

(...)L’autre film en compétition est La Maison jaune de Amor Hakkar. L’histoire d’une famille de paysans des Aurès confrontés au douloureux deuil de leur fils aîné, un jeune appelé, tué dans un accident. Aya, une jeune fille de douze ans, bêche un lopin de terre aride.
Une voiture de la gendarmerie s’approche. L’un des gendarmes lui remet une lettre l’informant que son frère aîné, qui effectuait son service militaire dans la gendarmerie, a trouvé la mort dans un accident. Au guidon de son tricycle à moteur, Mouloud, le père, un paysan modeste, récupère le corps de son fils. Fatima, la mère est plongée dans une immense tristesse.
Le pharmacien conseille au père de peindre les murs de la maison en jaune pour que sa femme aille mieux. Aussi, il retrouve dans le cartable de son fils une cassette vidéo montrant les «Au revoir!» de ce dernier. Mais impossible de la visionner car n’y a pas d’électricité à la maison. S’ensuivent des péripéties pour l’obtenir, dont une visite chez le wali... Une histoire qui se raconte avec simplicité sans fioritures ni artifices, avec cependant quelques lenteurs dans le rythme qui ne diminuent en rien la beauté de ce film dont la mise en scène aussi bien que le cadre du tournage lui donneront un cachet hautement universel, tout en finesse.
Un sujet sensible interprété par une pléiade d’acteurs non professionnels à l’exception de celui du personnage de la mère. Notons que ce film, tourné en langue chaouie, a été présenté devant un parterre constitué pour la plupart de gens de Khenchela venus en force le soutenir. Sans oublier M.Karim Aït Oumezinae, responsable du département cinéma au commissariat de «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Ce film, fera remarquer le réalisateur Amor Hakkar, a été d’ores déjà sélectionné pour prendre part à plusieurs festivals dont ceux de Montpellier, Locarno, Namur, Rotterdam, Montréal et Miami notamment. La fin de cette projection est immédiatement suivie de salves d’applaudissements très chaleureuses appuyées de youyous. Beaucoup d’émotion se ressentait dans la salle de la Maison de la culture de Sétif.
Amor Hakkar n’hésitera pas à faire monter sur scène toute l’équipe qui a joué dans le film. «Je me revendique comme cinéaste et réalisateur. J’ai écrit ce scénario qui était très important pour moi. J’ai voulu montrer comment après avoir été frappé par le deuil, on arrive à réapprendre à vivre. C’est la chose qui me semblait la plus importante, même si je vous l’accorde, il y a quelques imperfections dans le film. Mon intention, peut-être un peu prétentieuse, est de lui donner une dimension universelle...Mon rêve est de voir se projeter un de mes films à la cinémathèque algérienne. Mon but est de faire rayonner le cinéma algérien ici et à l’étranger...», nous dira le réalisateur, qui n’a eu de cesse d’immortaliser cette soirée avec sa caméra. Et de souligner: «J’ai écouté et je vous promets de faire mieux la prochaine fois. Parole de Normand. Le plus important est que la culture amazighe rayonne.»

L'Expression, 15 janviers 2008


Quand on a affaire à des élus et des responsables à l'instar de ceux qui gèrent les villes du Pays Chawi, le premier film en langue Chawie, la langue de mes ancêtres, fera le tour du monde avant qu'il soit projeté dans nos villes, dans nos villages et de nos dechras. Et ça risque de ne pas arriver.

Un tel film redonne de la fierté aux miens. Un tel film frappe aux portes des mémoires infléchies et qui commencent à oublier. Comme nos ennemis agissent volontairement pour nous enfoncer, nous réduire à rien et nous déraciner, il bougeront pas pour que ce film vient secouer les esprits et l'ordre établi.
Les Chawis s'il leur reste un peu de dignité, un tel film atterrirait dans salle sur les terres de Dihya.

metta èg adhran gui th'mureth n ichawiyen ? Si melmi ichawiyen w'3èn iqelmèn ? Si melmi ichawiyen guren f i3edissen en sen ?
adj imèya, admar y'tchur ul inu


L'histoire de ce film est universelle. Elle est seulement d'expression chawie. Mais ath nt i3eddissen ne veulent rien entendre.

Le film a été projeté partout y compris dans des pays arabes ou dit arabes (Dubai, Egypte):

60° Festival del Film LOCARNO / Compétition Internationale
Prix Oecuménique
Prix du Jury des Jeunes
Prix FICC/IFFS Fédération Internationale des Ciné-Clubs

22e FIFF de NAMUR / Compétition Officielle
Festival International du Film Francophone

12th PUSAN International Film Festival / Compétition Officielle

36ième Festival Nouveau Cinéma MONTREAL / Sélection Officielle

XXVIII Mostra de VALENCIA Cinéma del Mediterrani / Sélection Officielle
Palmero de ORO Meilleur Film - Meilleure Musique

31st. São Paulo International Film Festival / Sélection Officielle

29e Festival International de MONTPELLIER Cinéma Méditerranéen / Sélection Officielle

24e Film Francophone de TUBINGEN-STUTTGART / Sélection Officielle

21st LEEDS International Film Festival / Sélection Officielle

6th Festival ARTE MARE Bastia / Sélection Officielle

24th Festival d’AUTRANS Film de Montagne / Compétition Fiction
Prix d’encouragement GTC

30th CAIRO International Film Festival / Sélection Officielle

4th DUBAI International Film Festival / Compétition Arabe

FESTIVAL DU FILM AMAZIGH À SÉTIF 2008

Projeté partout sauf dans le pays d'origine du réalisateur, le Pays Chawi...issamadhan nu lèwen

Sortie prévue


Le 5 mars Region Parisienne

1) Cinema Saint-Michel, 7 place Saint-Michel, Paris XV

2) Magic Cinema - BOBIGNY


Ayrouwen" et "La maison jaune" soutenus au festival de Berlin

BRUXELLES (Belgique) - Le film algérien "Ayrouwen" de Brahim Tsaqi et deux autres productions algéro-françaises le long métrage "La Maison Jaune" de Amor Hakkar et le documentaire "and Chalk Dust" de Malek Bensmail, ont bénéficié du soutien à l'European Film Market (EFM), le volet commercial du Festival International du Film de Berlin qui se tient du 7 au 17 février. Ce soutien est assuré par le projet Med-Screen, basé au Liban qui a publié un catalogue spécial qui sera distribué aux professionnels de l'industrie. La brochure présente les 9 films soutenus à Berlin ainsi que ceux qui seront présentés et projetés au Marché du Film de Cannes en mai prochain.


Source : Une discussion sur Ichawiyen Forum