Aïn M'lila - La culture du tabac revient mais...
Lundi, 14 Mai 2007

La région d'Aïn M'lila semble renouer avec les fastes années d'antan, concernant la culture du tabac. En effet, les localités de Aïn Kercha et Souk Nâamane, sont connues pour la culture du tabac de première qualité et ce, depuis l'époque coloniale. Néanmoins, pendant la fameuse période de la révolution agraire, des milliers d'hectares de la culture du tabac, furent transformés en champs céréaliers. «La débacle connue pendant le temps des comités d'auto-gestion, sera pour beaucoup dans le déclin de la culture du tabac», nous affirmera un ancien agriculteur. Les temps ont changé et actuellement en plus du tabac à fumer, plus de 500 agriculteurs s'adonnent à la culture du tabac à chiquer dont la demande a triplé durant les cinq dernières années, selon des concernés. Aussi, d'après d'autres sources, la revente de cigarettes étrangères et autres tabacs, est pour beaucoup dans la hausse de la culture de tabac notamment, le tabac à chiquer qui était jusque-là inconnu par les revendeurs. De vastes superficies de terres agricoles sont transformées pour cette culture qui avoisine les 1500 hectares selon un producteur local. Il faut rappeler que durant les années 50 et avant l'indépendance, ces terres de culture de tabac de première qualité, approvisionnaient de nombreuses manufactures françaises dont Job, Camelia, Bastos, etc... Regroupés en coopérative, les producteurs ont livré 1300 tonnes de tabac à la SNTA durant l'année dernière. Cependant, de nombreux problèmes persistent selon les producteurs qui regrettent le manque de sites de stockage conçus pour le tabac dont les récoltes sont entassées en plein air, livrées aux intempéries. Malgré ces difficultés, les producteurs s'attèlent à augmenter leurs récoltes pour couvrir une bonne quantité des besoins nationaux en ces produits. La culture du tabac connaît donc un bon essor à Aïn M'lila mais les produteurs parlent encore une fois des difficultés rencontrées, notamment celles liées à la bureaucratie qui freine la commercialisation de ce produit et qui pourraient perturber tous les efforts des producteurs locaux.

R. Benmecheri
Source : Le Quotidien d'Oran

Commentaire :
L'apport économique de l'industrie du tabac est un mythe : le tabac aggrave la pauvreté des populations et des pays les plus défavorisés. L'industrie du tabac exagère continuellement son apport économique aux nations afin d'éviter l'adoption de mesures de santé publique efficaces.
La culture du tabac participe à une crise écologique dans un certain nombre de pays. Dans beaucoup de pays en développement, le bois sert de combustible pour sécher les feuilles de tabac et construire des séchoirs à l’air naturel.
Aujourd'hui dans le Pays Chawi la culture du tabac prendra de l'ampleur au detriment des céreales. Le gain facile menace l'auto-suffisance alimentaire et hypothèque l'avenir des générations futures.
Aujourd'hui le tabac, demain...la culture du pavot

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