Aïn Touta - Une commune en faillite
Mercredi, 14 février 2007

Aïn-Touta, est l’une des plus anciennes communes de la wilaya des Aurès. Commune de Briket, puis de Mac- Mahon sous l’ère coloniale, Aïn-Touta est de nos jours la troisième ville de la wilaya de Batna avec plus de 76.000 habitants.
Elle est connue pour être la ville qui résiste le plus à la soif, rares sont les mois où les Toutis voient l’eau couler du robinet deux fois et comme la crise infante la dignité, cette commune est devenue celle de l’industrie de fabrication des citernes et depuis deux ans ou plus une commune en faillite. Comment doit-on qualifier une commune qui n’a pas les moyens de payer ses factures d’électricité, de gaz, de téléphone et encore moins ses travailleurs. Elle est immobilisée par un lourd contentieux foncier, plus de cent affaires pour près de vingt-huit milliards de centimes, malgré le paiement de huit milliards de centimes et 4,6 autres au niveau du Trésor. Il va s’en dire que les 284 travailleurs de la commune, sont depuis, les premières victimes du blocage des comptes de l’APC, sans salaire durant des mois et le siège de la commune sans électricité et gaz et même sur le téléphone pèsent les doutes d’une éventuelle coupure. Il y a lieu de noter que la montée au créneau des travailleurs (avec des arriérés sur le mois de décembre et sans les salaires de janvier et février) de par un préavis de grève pour les 11, 12 et 13 février) et les interventions du P/APC appuyé par le wali de Batna avec des rapports circonstanciés ont permis de rétablir momentanément la situation. Les travailleurs ont gelé la grève (mercredi) devant la promesse d’encaisser probablement lundi (12/02) les primes de rendement et de scolarité, et dans les plus brefs délais deux mois de salaire. Pour la Sonelgaz, une aide urgente de la wilaya a permis le paiement d’une première tranche (250 millions de centimes) et l’échelonnement de deux autres, mars (300 millions) et avril (400 millions). Certes, avec les 3,5 milliards d’aide avancée à la commune, le cours normal de la vie va reprendre mais pour combien de temps ? Il s’agit bel et bien d’un problème épineux où cent propriétaires terriens attendent depuis des années d’être régularisés, d’une part et d’autre part des élus qui ne savent quoi gérer, des fonctionnaires et travailleurs vivent dans l’angoisse d’autres blocages. La mairie d’Aïn-Touta sera assujettie en exécution à d’autres arrêts de justice et les salaires seront bloqués derechef, à moins que le problème ne trouve la solution en haut lieu.

Mohammed Houadef
Source : Le Soir d'Algérie

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