Aïn Zerga - 17 personnes arrêtées et des dégâts matériels considérables
Lundi, 15 octobre 2007

La population de Aïn Zerga, une commune non loin de la frontière est à 30 km du chef-lieu de la wilaya de Tébessa est sortie dans la rue en s’acharnant sur tous les édifices de l’État, à savoir le siège de l’APC dont la moitié a été détruite, le parc communal ainsi que l’AMG (clinique). À l’origine de cette manifestation, un jeune homme de 17 ans souffrant d’une crise cardiaque a été conduit en urgence vers l’AMG pour des soins de secours ; malheureusement tout le personnel médical ainsi que le médecin de garde (permanence) étaient absents. Une demi-heure après, le malade a été évacué par des membres de sa famille vers l’hôpital de Ouenza, mais malheureusement il a rendu l’âme en cours de route.
Après l’enterrement, la population, à savoir des centaines de personnes, s’est rassemblée devant la maison du défunt puis s’est dirigée vers le siège de l’APC armée de pierres et de ferraille. Elle a commencé à dresser des barricades en mettant le feu à des pneus usés.
Devant le siège de la commune, les manifestants ont exigé la présence de toutes les autorités locales. Avant la rupture du jeûne, la colère s’est attisée et les émeutiers ont lancé des pierres sur le siège de l’APC dont les deux portails ont été endommagés. La foule s’est ensuite dirigée vers le parc matériel pour y mettre le feu. Un autre groupe s’est acharné sur l’AMG, la seule clinique de la commune dont la moitié a été détruite, selon notre source.
Les manifestants ont tenu à dénoncer les responsables du secteur médical et les élus locaux qui sont, selon leurs témoignages, totalement démissionnaires et travaillent pour leurs propres intérêts. L’un des manifestants a cité comme exemple la ville de l’autre côté de la frontière tunisienne Kaâla, où les services médicaux travaillent jour et nuit et la population prise en charge à longueur de journée. Chez nous, le laisser-aller et la démission totale ont laissé 400 âmes à l’abandon.
L’intervention de la gendarmerie a permis de faire régner l’ordre. 17 jeunes ont été arrêtés et présentés devant le juge d’El-Aouinet, territorialement compétent, qui les a écroués.
Une enquête a été diligentée par les services de la gendarmerie pour déterminer les causes exactes qui ont abouti à ce genre de manifestation.

HAFID MAÂLEM
Source : Liberté

Commentaire :

Les enquêtes qui n'aboutissent pas et la répression comme seule réponse sont des traditions d'un Etat corrompu et illégitime. Et la gendarmerie qui se pose des questions sur les causes de ce genre de manifestation!!! Quelle lucidité ?