Dialogue Arouchs/Gouvernement
Le round de la dernière chance

Jeudi, 11 août 2005

La perche tendue par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et interceptée par le mouvement citoyen des arouch devrait porter ses fruits aujourd’hui. Le rapport final sur la mise en application de la plate-forme d’El Kseur sera finalisé malgré le sujet qui fâche. L’officialisation de la langue amazighe doit-elle ou non passer par voie référendaire ?
Ilhem Tir - Alger (Le Soir) - La délégation des arouch reconduite par Belaïd Abrika reprendra aujourd’hui le chemin du palais du Gouvernement pour le dernier round de dialogue repris le mois de janvier dernier avec le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Entre partisans et opposants, la délégation censée représenter la région de Kabylie devrait finaliser aujourd’hui l’accord sur la mise en œuvre de la plate-forme d’El-Kseur conçu conjointement avec leur hôte. Au programme de la rencontre, quinze points «à revoir ensemble» seront débattus par la commission mixte avant de passer à l’évaluation des actions entreprises déjà par le gouvernement depuis janvier dernier, date de la dernière entrevue. A cette époque, l’on évoquait la question des indus élus et l’arrêt des poursuites judiciaires contre les manifestants. Depuis le 17 juillet, la dissolution des assemblées locales de Tizi Ouzou et de Béjaïa a été officielle. Une initiative, et même si elle a été saluée par le mouvement des archs, suscite toujours l’opposition des partis politiques représentatifs dans la région, à l’exemple du Front des forces socialistes. Le FFS et le RCD, qui n’hésitent pas à mettre en cause la représentativité du mouvement citoyen au niveau de la Kabylie, accusent ses dirigeants de vouloir révoquer leurs élus en composant avec le parti du chef du gouvernement. Des accusations qui font toujours l’actualité, étant donné la dissidence du mouvement citoyen avec ces deux tendances l’une pour le dialogue, l’autre contre. Cependant, la dissolution promise ne concernera qu’une APC de la wilaya de Bouira, alors que les représentants du mouvement citoyen de Bouira avisent que onze autres communes devront être concernées. Une problématique qui figurera parmi les points soulevés lors du conclave d’aujourd’hui. Par ailleurs, le sujet phare de la rencontre est incontestablement l’officialisation de la langue amazighe. L’idée du référendum proposé par le gouvernement n’a pas joui de l’approbation des négociateurs, et ce, malgré l’annonce de la création prochaine d’une académie pour amazighe. «C’est une question identitaire qui ne devrait pas être tranchée par la voie d’un référendum», ne cesse-t-on de réclamer, mais en même temps Ahmed Ouyahia semble intransigeant sur la question. Sur un autre volet, les négociations devraient porter également sur les différents problèmes socioéconomiques de la région, entre autres le chômage. Le chef du gouvernement devrait jouer la carte du plan de relance économique destinée pour cette région et les nombreux projets inscrits dans le programme quinquennal du président de la République pour séduire ses dialoguistes.


I. T.

Source : Le Soir d'Algérie