Batna - FLN : le feu à la maison
Jeudi, 05 avril 2007

Si, hier, la situation était au wait and see devant la mouhafadha FLN en attendant l’officialisation de la liste, aujourd’hui, les militants venus de toutes les communes de la wilaya non pas trouvé le mouhafedh pour des explications et encore des bureaux ouverts à défaut de la salle de réunion, la cour était trop exiguë pour les contenir.
Tout a commencé lorsque la fille du père de la Révolution du 1er Novembre 1954 a lancé : “non au fils de harkis !”. Repris en chœur par tous les protestataires. La colère monte, chacun y va de ses qualificatifs, au point où on a cru au pire car les esprits s’échauffaient. Nabila Ben Boulaïd dira ensuite : “N’y a-t-il pas de femmes dans les Aurès ?” “Pourquoi aucune ne figure dans des listes conduites par des illettrés au grand dam de notre grand Aurès ? Je défie la tête de liste du FLN de descendre vers la région d’Arris pur régler un problème de notoriété devant les hommes qui ont fait l’histoire.” Rallié par un vieux militant venu d’Ouled Fadhel qui dira : “Mes enfants, vous êtes tous éligibles sauf les fils de harkis qu’on nous impose. Barronsleur la route, il y va de notre honneur et celui des Chaouis.” Un sexagénaire, militant au vieux parti depuis 31 ans, plusieurs fois membre de différentes mouhafadha, a appelé les militants à la sagesse en recommandant l’élaboration d’un plan de riposte allant de l’empêchement d’une tenue de campagne jusqu’au boycott des élections. Il conclura que les Aurès ne sont que trop méprisés et qu’il est temps de leur montrer de quel bois, on se chauffe. Un élu de l’APW en exercice, M. Melakhessou, a qualifié cette liste de “liste de la honte”, de véritable “secret deal” passé entre “cartel” de tribus aux dépens de celles dominantes numériquement et organiquement, en parlant de parti dont on a planifié la marginalisation. Ces accusations, et bien d’autres, cette tension chez les militants et le silence de la population, qui observe les faits et gestes des politicards, en plus du dégoût des universitaires, ne présagent pas d’accalmie… Les risques de dérapage ne sont pas à exclure. Il y a bien le feu à la maison.

Houadef Mohamed
Source : Le Soir d'Algérie

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