Batna à la recherche de sa vocation touristique
Mercredi, 11 avril 2007

Le tourisme dans la région des Aurès n’arrive toujours pas à s’imposer comme une économie locale. La présence d’une valeur sûre, comme le site de Timgad, n’est toujours pas mise à profit pour développer un tourisme culturel porteur. Bien que responsables locaux du secteur, gérants d’hôtels et agents de voyages se rejettent la balle, le constat est amer et la responsabilité est collective, celle d’une politique qui n’a jamais existé par le passé.

Selon son directeur du tourisme de la wilaya, une action d’envergure est menée depuis 2005. Un diagnostic exhaustif a été élaboré à travers toutes les localités de la wilaya pour évaluer l’état des lieux du secteur. Pour les sites et vestiges, comme c’est le cas pour les régions de Boumia, Timgad, N’gaous, Ghouffi et Ghassira, entre autres, un inventaire a été fait sur la base duquel un plan de mise en valeur a été concocté.
Côté hôtellerie, le discours est la mise à niveau des hôtels pour limiter les dégâts, dans un premier temps, et améliorer les prestations dans un second. Sur les 15 hôtels en exploitation et dotés d’une capacité d’accueil de 730 lits, seulement 6 sont classés selon des considérations qui ne répondent plus aux exigences d’un marché aussi bien national qu’international de plus en plus soumis à une rude concurrence en matière de qualité.
Les travaux de la commission de wilaya de classement sont toujours en cours à Batna. Toutefois, seul un grand effort d’investissement privé dans le secteur de l’hôtellerie est à même de niveler par le haut une prestation qui souffre depuis l’indépendance de situation de monopole de fait. À ce titre, pour cette année, 6 nouveaux hôtels seront réceptionnés dans les régions de Manaâ, T’kout et Batna-ville.
S’agissant de la promotion, elle reste toujours absente dans la capitale des Aurès. Selon les responsables de la direction du tourisme, il est question, en premier lieu, de relancer la fête locale pour stimuler la demande potentielle. Une fête annuelle a été organisée, et pour la première fois, le mois de mai dernier.
En 2006, dans le cadre du programme des Hauts-Plateaux, un plan spécial de plus de 140 millions de DA a été arrêté. Il s’agit de la réhabilitation du noyau traditionnel d’architecture arabo-musulman de M’doukel et de la création et la réhabilitation de 40 pistes touristiques à Mahmel, Oued El Chaâba, N’gaous et Rym. En terme de chiffres, la wilaya de Batna a accueilli l’année dernière 3 585 touristes étrangers, chiffres des hôtels et des agences de voyages cumulés, avec risque de double imputation. Entre hôtels et agences de voyages, le secteur emploie 217 personnes. Un chiffre minime vu le grand potentiel touristique dont dispose la wilaya qui compte plus de 500 sites archéologiques, dont 18 classés. Reste à souligner le problème des ressources humaines. Le secteur, c’est aussi la tendance nationale, souffre du manque de compétences. Le travail de promotion, qui incombe en premier lieu au ministère du Tourisme, est partagé aussi par les agences de voyages, au nombre de 21, activant sur le territoire de la wilaya. Toutefois, seuls 2 agents de voyages locaux font dans le réceptif. Quant à l’ensemble des activités du reste des agences, il se limite à la omra et à la vente des destinations étrangères, telles l’Égypte et la Tunisie. Chez les responsables d’agences de voyages de Batna ce ne sont pas les arguments qui manquent. Selon eux, beaucoup de contraintes bloquent leur essor. En premier lieu, il y a la question de la commission sur la vente des titres de voyages. Selon un membre de la Confédération nationale des opérateurs du tourisme (COT), la baisse de cette dernière a négativement influé sur leurs chiffres d’affaires et, par conséquent, sur leur capacité de participation aux activités de développement du secteur. Cette baisse de 4%, décidée par Air Algérie en avril 2006, sur les réseaux nationaux et internationaux, s’est avérée “finalement bénéfique aux seules agences et compagnies étrangères”. En effet, la tendance vers la commission zéro est inscrite dans le plan de charge de l’Organisation internationale des transporteurs aériens (IATA), qui inscrit aussi pour les prochaines échéances la disparition du billet en papier pour le remplacer par le billet électronique.

La situation demeure tendue à la cité Sidi Achour relevant de l'université Badji Mokhtar où, huit étudiants observant une grève de la faim, depuis mercredi passé, ont été, au vu de leur état de santé qui n'a eu de cesse de se détériorer, évacués hier par le SAMU vers les urgences du C.H.U. Ibn Rochd. Ces mêmes étudiants, pour rappel au nombre de onze, que la justice a condamné à six mois de sursis il y a un mois suite à des troubles survenus à ladite cité avec, comme point nodal, le mur démoli à plusieurs reprises séparant les filles des garçons, refusent qu'on leur porte le chapeau de cette affaire. D'autres étudiants ont rejoint le mouvement de grève et ont pris position sur un terrain de sport de la cité où ils résident et nous ont fait part qu'ils iraient «jusqu'au bout pour faire éclater la vérité». Enfin, la réunion tenue avec les directeurs de la cité n'a pas débouché sur grand-chose.

Lamia F.
Source : Liberté

Commentaire :
<<Il s’agit de la réhabilitation du noyau traditionnel d’architecture arabo-musulman de M’doukel et de... >> : cette phrase prouve l'ignorance et mépris des autochtones Chawis et de leur histoire par les officiels. Un ignorant n'apportrait absolument rien à la région.

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