Batna : La céréaliculture à la clémence du ciel !
Dimanche, 11 novembre 2007

Faute de vulgarisation adéquate et à cause de la prolifération de pseudo-experts, des fellahs de Batna s’entêtent à faire dans le “tout céréaliculture”, alors que l’environnement plaide pour un redéploiement vers l’arboriculture.

Encouragés par les quelques quantités de pluie enregistrées en octobre dernier, la plupart des fellahs ont pris le chemin des champs et entrepris les labours, cette année, un peu plus tôt que d’habitude.
Mais, sans grande joie. Faute de mise en service des eaux d’irrigation du barrage et des retenues collinaires, les yeux restent accrochés à la clémence du ciel et des appréhensions sur des lendemains incertains entretiennent les discussions.
Sur les immenses terres de la wilaya de Batna, d’une superficie agricole globale de 1 095 956 hectares, quelques tracteurs solitaires retournent la terre. Les labours ne sont pas trop profonds, mais des labours minimaux et superficiels.
Pour certains fellahs, ces labours sont entrepris “afin de préserver la terre, lui permettre de mieux conserver l’humidité de surface et protéger le sol contre l’érosion”. Sur ce sujet, les avis diffèrent. Pour la majorité des fellahs de la région, la climatologie n’est qu’un élément parmi d’autres dans l’activité agricole bien qu’il soit souvent avancé comme alibi, le plus “simpliste” à brandir pour justifier les échecs. Selon eux, les points faibles du secteur, malgré les avancées enregistrées depuis une décennie, sont la forte parcellisation des propriétés, la pénurie de la main-d’œuvre, l’absence et la cherté de la location des matériels agricoles, l’inadaptation des systèmes de subvention et, enfin, l’indisponibilité des eaux d’irrigation au moment des semis et de la germination.
Pour un fellah de Chemora, une région connue pour ses céréalicultures, “le problème décourageant est la rareté des pluies enregistrées ces dernières années… De plus, la mise en service du barrage de Timgad à travers l’oued de Chemora, qui arrosait autrefois les terres de Chemora, a causé beaucoup de préjudices à l’agriculture dans la région”. Cependant, le mal ne réside pas dans le barrage, il est dans le retard de la mise en service du système d’irrigation qui est le seul garant de l’augmentation de la surface des terres arables et la production alimentaire dans la wilaya de Batna. Les eaux de ce barrage sont prévues pour arroser plus de 29 000 hectares. Pour le moment, ce sont presque les mêmes hectares qui étaient labourés l’année dernière et la production risque de rester la même à condition que le ciel soit plus clément. Avec l’apport des eaux du barrage de Koudiat Lamdouar et celles des retenues collinaires, dont 6 sont construites mais pas encore opérationnelles, le chiffre des terres irriguées passera de 16 000 à 422 677 hectares de la superficie agricole utile. Devant la réalité qui perdure, certains propriétaires terriens préfèrent attendre les pluies pour entreprendre les labours.
Cette pratique est jugée maladroite. “En principe, dans les zones arides ou semi-arides, comme c’est notre cas, les labours doivent intervenir avant les périodes de pluie afin que l’eau pénètre les sols au maximum au lieu de ruisseler. Malheureusement, comme vous le constatez, la plupart des fellahs attendent les précipitations pour labourer leurs champs”, explique un technicien de l’agriculture consulté sur les meilleurs moments de l’irrigation. Notre interlocuteur ajoute que “l’irrigation dans les régions à précipitations irrégulières, en principe, doit débuter dès le semis et pendant les périodes de sécheresse pour assurer la récolte et accroître la production”.
Pour réaliser ce souhait, la wilaya de Batna doit accélérer les réalisations de ces retenues collinaires et de la mise en service du système d’irrigation du barrage de Koudiat Lemdouar.

Source : Liberté

Commentaire :
Les agriculteurs du Pays Chawi ont le choix entre le rite d'Aghenja (Aslith n w Anzar, dieu de la pluie) ou la "prière de la pluie" (une connerie du temps moderne). Les barrages sont inaugurés mais ne fonctionnent pas. Le barrage de Koudiat Lamdawar est tributaire du barrage de Beni Haroun à Jijel qui lui est un prototype vendu par Alstom et dont la maintenance est garantie 10 ans. yereh ya nenna yerh.

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