Le béton menace les sites patrimoniaux à Batna
Dimanche, 16 mars 2008

Des sites archéologiques sont menacés par l’expansion urbaine dans la wilaya de Batna, devenue, ces dernières années, un vaste chantier. On a d’ailleurs vu des chantiers qui, faute d’études préalables, ont été interrompus dès le lancement des travaux parce que les pelles mécaniques avaient déterré des artefacts ou mis au jour des vestiges, a affirmé le directeur de la culture qui souligne que l’année 2007 aura connu le plus grand nombre de ces découvertes fortuites faites notamment dans les communes de Fesdis, de Merouana, d’Aïn Touta, de Ras Layoun et même dans la ville de Batna.
Entre autres vestiges exhumés, on compte des lanternes, des pièces de monnaie des IIe et IIIe siècles, des colonnes, des meules et des galeries souterraines. Toutes ces découvertes datent de l’époque romaine.
Selon M. Guerbabi, chef du service patrimoine à la direction de la culture et ancien responsable de la circonscription archéologique, la direction dispose de cartes des sites archéologiques visibles ou enfouis, reportés sur l’Atlas archéologique élaboré au début du XXe siècle, dont la consultation aurait évité l’implantation de projets sur des sites historiques. Les communes ont également la possibilité de consulter le Plan du patrimoine et de l’urbanisme élaboré durant les années 1990 par la wilaya de Batna en concertation avec des archéologues. Ce plan, qui n’a pas été modifié, est toujours valable et est susceptible d’orienter les responsables municipaux dans l’implantation des projets de développement.
La wilaya de Batna, qui compte 540 sites historiques, dont seulement 18 classés patrimoine national et un seul (Timgad) classé patrimoine universel, a besoin de nombreux archéologues. Le service du patrimoine de la direction de la culture manque également de techniciens en archéologie. Le même cadre a souligné à cet effet l’importance de l’élaboration des plans de protection des sites de Timgad, de Madghassen, de Tobna et de Zana pour lesquels le ministère de la Culture a consacré 240 millions de dinars. La protection des villages berbères de Thaghust, d’Amentane, de Bouzina et de Tighanimine est également importante de même que l’inventoriage du patrimoine culturel matériel et immatériel de la wilaya. Alors que l’opération de recensement des biens culturels confiée à l’Office de gestion et exploitation des biens culturels protégés est entrée dans la phase de collecte des données, celle de protection des quatre villages berbères n’a pas encore démarré faute de figurer sur la liste du patrimoine national, a affirmé le directeur de la culture.
Enregistré depuis 2006, le projet de protection et clôture des sites archéologiques accuse du retard en raison de l’absence de bureaux d’études spécialisés.
Les responsables du secteur saluent cependant l’engagement de nombre d’institutions à la protection du patrimoine, dont la Gendarmerie et la Sûreté nationale qui jouent désormais un rôle notable dans la lutte contre les fouilles clandestines.

Source : APS

Commentaire :
Le jour où on nous expliquerait les raisons de l'entassement des populations Chawies dans des villes dortoirs, la moitié du problème est résolu. Aucun tissu indistriel, aucune infrastructure touristiqe sont à signaler dans les villes et les villages du Pays Chawi. Notre Pays Chawi doit orienter sa politique sur l'enracinement des ruraux et en optant pour des politiques adéquates avec sa réalité agrico-pastorale. Mais comme les élus et les autorités ont d'autres intérêts et préoccupations que ceux des Chawis et du Pays Chawi, l'avenir de ces derniers est comprmis.