Le secteur du tourisme à Oum El Bouaghi
Une destination en jachère

Mardi, 18 juillet 2006

Il ne suffit pas d’avoir des sites archéologiques, un artisanat à la prépondérance avérée pour prétendre développer le tourisme de masse.E n effet, la wilaya d’Oum El Bouaghi, bien que recelant des potentialités immenses en matière archéologique, notamment à Sigus, Ksar sbahi et Dhalaâ, n’arrive pas à opérer un décollage touristique, prompt à propulser la région dans les domaines touristiques culturels.

Les deux secteurs étant intimement liés, voire indissociables l’un de l’autre. La région d’Oum El Bouaghi ne dispose en tout et pour tout que de 11 hôtels et de 10 agences touristiques ou de voyages. La plupart des infrastructures hôtelières sont situées dans les grandes villes de la wilaya, c’est-à-dire Oum El Bouaghi, Aïn Beïda, Aïn M’lila. Mais ni les hôtels ni les agences de voyages ne peuvent, à eux seuls, dynamiser un secteur qui n’a jamais bénéficié de projets, de quelque nature que ce soit. Ainsi, le manque d’investissements influe négativement sur le développement d’un secteur presque entamé. Personne, d’ailleurs dans la région ne pense investir dans le tourisme, de peur d’échouer dans l’entreprise. Aléatoire, dirons-nous ! Un réel décollage du tourisme, du moins national ou local, suppose la réhabilitation des sites archéologiques et l’implantation de structures d’accueil qui disposent des commodités d’usage et que tout visiteur souhaiterait à sa disposition. des hôtels avec piscines, terrains de sport, des parcs d’attraction, des auberges sont souhaités à proximité des sites qu’on voudrait réhabiliter, comme ceux de Sigus, Ksar Sbahi ou Aïn Chedjra. Justement, concernant cette dernière, on y prévoit l’aménagement d’une zone d’extension touristique, et ce, à la faveur du programme spécial des Hauts-Plateaux. Il est question d’ores et déjà de débloquer pour une série de plusieurs projets, la somme de 56 millions de dinars. Outre le projet de Aïn Chedjra (la fontaine de l’arbre), une belle forêt, située à mi-chemin entre Aïn Beïda et Meskiana et que traverse la RN 10, où est prévue l’implantation d’une ZET pour mettre en exergue cette région, il est programmé la réalisation d’un guide sur la richesse touristique de la wilaya, afin d’intéresser d’éventuels promoteurs et investisseurs. à Aïn Beïda, la direction du tourisme, prévoit l’implantation d’un centre d’information et d’orientation touristique et ce, en vue de valoriser les potentialités intrinsèques de la région en matière touristique à l’effet d’un développement économique. cela est possible si le secteur artisanal de la wilaya bénéficie d’une aide conséquente pour sa promotion. En effet, le tapis des Haractas, dont le berceau est la ville d’Aïn Beïda, a eu des moments de gloire du temps de sa pratique. Il avait acquis une notoriété nationale et même hors des frontières. mais vu la cherté de la matière première qui est la laine, le métier du tisserand a perdu de son lustre, à telle enseigne qu’on ne le pratique qu’occasionnellement et encore ! Un tel patrimoine culturel et civilisationnel mérite-t-il une telle déchéance ?… En plus du tapis, il existe encore des tisserandes qui assurent la pérennité de la cachabia, de la melehfa et du burnous. Pour promouvoir un tourisme populaire qui ferait affluer de nombreux visiteurs, il faudrait installer des villages constitués de chalets et de roulottes sur les sites qui recèlent des richesses archéologiques ou près des zones humides, lesquelles zones connaissent, dès les prémices du printemps, l’arrivée de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. Les sites les plus propices à l’émergence du tourisme sont Aïn Chadjra Ramadia. En tout cas, le projet qui vise la relance du tourisme dans la région sera sans doute un catalyseur qui encouragera des investisseurs à promouvoir le secteur.

L. Baâziz
Source : El Watan