Chelghoum El Aid - Sbakh : Le blé et l'agneauakomades
Jeudi, 06 décembre 2007

L'indicateur d'unebonne année agricole était la région du Sbakh. Cette région est pour l'agriculture ce que le bâtiment est pour l'économie. C'est à dire que quand le Sbakh va tout va.
La région de Sbakh est toute cette étendue vaste et plate qui englobe toute une partie de la wilaya de Mila, Oum El-Bouaghi et celle de Batna.
C'était une région céréalière par excellence. La qualité de ses produits était la meilleure au monde. La légende disait qu'un quintal de blé de Sbakh était échangé contre dix de celui de Canada.
Le blé "El-Hedba" faisait la fierté de ceux qui le semaient et le récoltaient à raison de 50 Q/Ha, et ce, par les moyens les plus traditionnels. Il n'y a pas si longtemps les docks stockaient le blé et l'orge de la région dans des silos à part. Ils serviront à la semence prochaine et garderont un meilleur rendement en qualité et quantité. Mais surtout ces produits assurent la pérennité de l'espèce nationale, contre la menace des produits étrangers échappant à tout contrôle.
La chaume, la paille et le foin de Sbakh étaient très appréciés et pas trop chers et qui nécessitent le mélange de son pour l'alimentation des bêtes.
Des éleveurs venus des quatre coins du pays y trouvent un gras pâturage pour leur bétail. La qualité du lait, de la viande et de la laine atteste de la richesse de la pâture. Une pâture saine, naturelle, ni hormones de croissance, ni farine animale. Ce n'est pas étonnant, que l'agneau du Sbakh était le plus recherché et que sa notoriété a dépassé les frontières.
Aujourd'hui Sbakh est une région sinistrée. Elle est frappée d'une sécheresse qui dure depuis longtemps. Les terres sont laissées en jachères. Les sources d'eau sont à sec. L'état ne subventionne plus les projets céréaliers jugés non rentables à cause d'une pluviométrie rare et un climat se réchauffant d'année en année.
La nouvelle génération de paysans n'a pas résisté à la dure réalité de la situation qui nécessite des moyens financiers énormes que seul l'Etat peut supporter. Mais aussi des moyens matériels adaptés aux nouvelles donnes d'une économie agricole se tournant de plus en plus vers la quantité que la qualité. L'exode est de plus en plus massif ceux qui résistent encore dans cette région n'ont pas eu une autre solution. L'apport ne dépasse pas 10 Q/Ha dans les meilleurs des cas. L'élevage ovin et bovin est très réduit par manque d'eau et de pâturage.
Cette région est écartée du plan PNDA. Sbakh a perdu tout attrait. Il est abandonné par les siens, par l'Etat. Il n'y pleut pas. El-Hedba et Belbachir n'y poussent plus. L'agneau est élevé au biberon
et à la mie de pain.

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