Constantine - Campus Mentouri : Polémique autour de l'arrachage d'une centaine d'arbres
Mardi, 03 Juillet 2007

L'affaire de la centaine d'arbres d'ornement, parmi lesquels des espèces endémiques, spécifiques à certaines régions du bassin méditerranéen, ainsi que d'autres d'essences plus rares, qui constituait une sorte de ceinture verte autour du bloc des sciences sur le campus Mentouri, et dont l'arrachage et le déracinement au «Poclain» ces dernières semaines, au grand dam, il faut le souligner, de l'ensemble de la communauté universitaire, continue d'alimenter la chronique locale chaque jour un peu plus.
Cette «mise à mort» grandeur nature que certaines associations de la société civile, des universitaires, des enseignants et des étudiants avaient stigmatisée, en dénonçant le tragique chantier au moment où il s'était installé, méritait donc absolument quelques explications du côté des donneurs d'ordres.
A l'évidence, les déclarations du recteur, M. Djakoun, décidé à ne laisser pas même l'espace d'un seul interstice «aux fausses hypothèses» qui ont fleuri au sein de la communauté universitaire et de l'opinion publique, ou aux « alibis fantaisistes » avancés par certains, difficiles à défendre de toute façon, face aux arguments de nombreux spécialistes de la nature sur le campus et en dehors, dénouent, pour nos lecteurs, l'écheveau complexe de cette affaire.
L'argument massue sur ce sujet, qui est brandi par le rectorat, fait état du «feu vert» en bonne et due forme du CTC accordé après confirmation et suite aux conclusions de son expertise, sur l'origine des facteurs ayant induit le processus d'érosion, autorisant de fait l'université à faire place nette autour du bloc des sciences. Les conclusions du CTC dans ce sens, affirme M. Djakoun, sont claires: «les soubassements et les fondations du bloc des sciences sont fragilisés depuis des années par l'érosion inexorable du sol et l'infiltration des eaux provenant des canalisations cassées ou obstruées, dont les profondes racines de la centaine d'arbres plantés là sont la cause essentielle».
Ne laissant planer aucun doute sur les risques encourus par le bâtiment en question, il est vrai dans un sérieux état de délabrement, avec une déstabilisation remarquable à l'oeil nu de toute la structure, le CTC a hâté, d'une certaine manière, l'éradication des arbres, sans autre forme de procès.
A la vérité, cette action de «déforestation» entreprise dans l'urgence, il faut l'avouer, nonobstant les recommandations des experts du CTC, semble être restée «en travers de la gorge» de certains, au motif que la démarche du rectorat n'a pas pris acte d'autres approches techniques. «Les problèmes, affirment-ils, liés au glissement de terrain sur le site de l'université Mentouri, surtout du côté de Châbet Erssas, sont aussi un fait avéré». C'est la célérité avec laquelle l'opération d'arrachage des arbres a été organisée, sans donner une seule chance à d'autres hypothèses et d'autres solutions, qui semble en tout cas provoquer aujourd'hui une gêne palpable sur le campus.
Une chose est sûre: le chantier pour conforter le site, éliminer les infiltrations d'eau et stopper l'affaissement du sol, comme nous le confirmera M. Djakoun, est lancé et ne s'arrêtera pas. Tout le reste n'est que littérature !

Source : La Qutidien d'Oran

Commentaire :
La science au service de la déstruction durable. Au Parc d'El Kala, ils ont aussi fait appel aux grands experts. Les savants [du Prince] finiront par faire des fetwas.

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