Dhalaâ : Une vie au ralenti
Mardi, 05 Aout 2008

Pour aller à Dhalaâ, il faut emprunter la RN88 qui relie El Aouinet (Tébessa) à Khenchela, en passant par Meskiana. Des travaux de terrassement sont entrepris pour son élargissement sur plus de 10 km, ce qui en rend la traversée difficile.

Toutefois, les jardins maraîchers, situés de part et d’autre de la route, agrémentent le voyage. La plaine du Z’Bar, qui s’étend sur plusieurs centaines d’hectares, est exceptionnellement féconde et produit bon an, mal an, toutes sortes de légumes, tels les pommes de terre, carottes, oignons, piments, poivrons, tomates et courgettes, appréciés pour leur saveur. Bénéficiant des derniers programmes initiés par le ministère de l’Agriculture, des fellahs ont réservé d’importantes parcelles pour la plantation de poiriers, pommiers, amandiers, pistachiers… En tout état de cause, seuls ont réussi ceux qui ont consenti l’investissement et l’effort. Dans cette région, certains fellahs ont été délestés de leurs motopompes au cours des années passées. Des voleurs agissent de nuit pour commettre leur sinistre besogne, ce qui se répercute sur le rendement des cultivateurs.
A titre d’exemple, l’hiver passé, un fellah de Regada a été privé de courant électrique à cause du vol du câble qui reliait sa mechta au réseau. Depuis, son verger s’est rabougri, faute d’eau. Cela étant, la région du Z’Bar connaîtrait un meilleur développement si les fellahs se dotaient de moyens plus performants. La ville de Dhalaâ, dont le nombre d’habitants ne dépasse pas les 15 000, est une cité qui vit au ralenti. Les cafés, situés à proximité du rond-point, un centre qui manque cruellement des commodités nécessaires, entre autres d’espaces verts, enseignes, bâtisses convenables et beaucoup d’autres choses, ont pour clientèle des vieux et des jeunes sans occupation. Le chômage y est omniprésent. En effet, il n’existe à Dhalaâ aucune unité de transformation à même d’employer un certain nombre de travailleurs. Depuis des années, le projet d’une unité d’eau minérale « sommeille » dans quelque tiroir. Notons que la grande masse des fonctionnaires est celle dépendant du secteur éducatif, suivie par les autres administrations, comme la mairie, la poste, la daïra et la polyclinique. En été, l’activité est réduite à sa portion congrue. Les enseignants et les élèves sont en vacances, et la ville somnole sous l’accablant soleil d’août. L’ex-souk El Fellah fait désormais office d’annexe au centre de formation professionnelle.
La ville, qui dispose de 2 CEM et de 1 lycée, attend la livraison d’un vrai lycée, le premier étant une école primaire aménagée pour recevoir des lycéens. Pour les grands projets, Dhalaâ qui, signalons-le au passage, est la frontière de la wilaya d’Oum El Bouaghi avec deux wilayas, à l’Est, Bir Mokadem dans la wilaya de Tébessa, et au Sud-ouest Aïn Touila qui relève de Khenchela, attend l’achèvement des travaux du gaz naturel. Cet hiver, sans doute, les ménages pourront dire adieu à la bouteille de gaz butane. Il reste toutefois la réalisation d’une sûreté de daïra, car Dhalaâ n’en a pas. Ce que le visiteur aura surtout remarqué lors de son passage, c’est l’absence de jardin public, ne serait-ce que pour le repos des personnes du 3e âge, et le non-respect des citoyens pour l’environnement. Partout de la poussière, des débris de verre, des sachets en plastique… A eux seuls, les agents de la voirie ne pourront redonner à la ville les couleurs d’une cité propre. Il faudrait la participation citoyenne, condition sine qua non pour améliorer le cadre de vie de la cité toute entière. Le manque de lieux de culture se fait également sentir. Mais là, c’est une autre question !


Source : El Watan