El Kala - Autoroute Est-Ouest : l'association «Verte Algérie» affirme : «Ghoul s'engage à contourner le parc d'El Kala»!
Lundi, 16 Juillet 2007

Le large mouvement de mobilisation initié par l’association «Verte Algérie» qui a lancé le 17 juin dernier une pétition nationale et internationale contre le tracé de l’autoroute à El Kala a apparemment porté ses fruits. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul renonce à la réalisation du tronçon qui devait initialement passer à travers le parc d’El Kala. C’est du moins l’engagement pris par Ghoul à l’issue d’une rencontre qu’il a eue dernièrement avec des scientifiques, fervents défenseurs du parc national d’El Kala. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l’association «Verte Algérie» se félicite du formidable mouvement de solidarité qui a abouti à faire renoncer à la réalisation de ce tronçon litigieux jusqu’à ce que soit trouvé un nouveau tracé qui contourne le parc national et son inestimable patrimoine naturel. «Grâce à notre mobilisation à tous, le ministre des Travaux publics a entendu notre appel et a reconnu la gravité de cette décision de faire passer le tronçon de l’autoroute Est-Ouest à travers le parc national d’El Kala», indique encore l’association écologique. Toutefois, la mobilisation doit se poursuivre tant que les mesures annoncées ne sont pas suivies de décisions concrètes.
Dans le sillage des actions de mobilisation, les acteurs de l’action de sauvegarde du parc d’El Kala proposent de mettre en place une coordination pour renforcer et élargir le mouvement de solidarité afin de dégager des propositions et des alternatives pour contourner le parc d’El Kala.
Pour rappel, la campagne de mobilisation menée par les militants de la nature et les écologistes a poussé Ghoul à différer la traversée du parc d’El Kala par l’autoroute Est-Ouest. Le ministre avait ainsi récemment déclaré que le gouvernement avait décidé de redessiner un tronçon de l’autoroute Est-Ouest autour du parc côtier de El Kala qui comprend des zones lacustres et forestières. Le ministre des Travaux publics avait à ce propos indiqué que le gouvernement a décidé de «reporter la mise en service des quinze kilomètres à l’intérieur du périmètre du parc El Kala». Selon le ministre, une autre solution allait être examinée par une commission d’experts en travaux publics, en agriculture et en environnement. Selon les opposants à ce projet de construction à travers les marais, le parc avait été créé en 1983 pour protéger cette zone de toute atteinte à l’environnement et comporte un site que l’Algérie s’était engagée à protéger aux termes de la Convention de Ramsar de 1971 relative à la protection des zones humides. Considéré comme l’un des plus importants centres de biodiversité en Méditerranée, le parc national d’El Kala est une aire protégée de 80 000 ha située dans l’extrême nord-est de l’Algérie. Classé sur la liste du patrimoine national et réserve de la biosphère par l’Unesco en 1990, ce parc abrite de nombreux lacs et un écosystème unique dans le Bassin méditerranéen. Aujourd’hui, ce parc est menacé par le tracé d’une autoroute qui, si elle venait à se réaliser, aurait des conséquences désastreuses et irréversibles pour cet écosystème. Jusqu’à maintenant, les diverses actions entreprises pour détourner cette autoroute et empêcher ce ravage semblent faire bouger les choses et pousser les pouvoirs publics à réfléchir à d’autres options. D’un coût de onze milliards de dollars, cette autoroute est destinée à relier l’Algérie à la Tunisie et au Maroc. Il y a lieu de noter que Ghoul avait évoqué qu’il existait une alternative pour contourner totalement le parc d’El Kala mais qu’elle reste très coûteuse et moins rentable et nécessitera pas moins de 160 milliards de dinars supplémentaires. Certes, mais les dégâts auraient été plus importants, plus onéreux sur l’environnement et auraient hypothéqué l’avenir des générations futures, si le ministre des Travaux publics s’était entêté à réaliser le premier projet.

Amel Bouakba
Source : La Tribune

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