Guelma - Des sites à préserver
Samedi, 21 Avril 2007

La journée mondiale de l'archéologie a composé une toile de fond à l'organisation de la semaine culturelle de Guelma à Alger qui a été inaugurée le jeudi dernier où parmi les fresques du terroir guelmi, le volet des sites archéologiques est bien mis en relief. De la découverte d'inscriptions libyques, l'on déduit que la région de Guelma a connu une civilisation antérieure à l'ère de Carthage et l'ère romaine. Des mentions latines citaient le nom de «Calama» que des spécialistes avaient attribué à une dénomination d'origine phénicienne.
Il a été ainsi prouvé que le ciment incorporé dans le béton armé ne répond même pas aux normes minimales de résistance. Les experts, alertés par la friabilité du matériau et des risques certains de dislocation de la structure entière, se sont prononcés unanimement pour la démolition pure et simple du bâti.
Une décision à laquelle le malheureux propriétaire ne pouvait que se soumettre, alors que son chantier était avancé à 30% et qu’il y avait déjà investi près de 100 millions de centimes.
Le territoire de la wilaya est parsemé de vestiges archéologiques d'une étonnante originalité qui donnent la parole à Guelma pour dire: «Je fus une terre de batailles et de passions. Tout au long des siècles, les eaux de la Seybouse ont rougi du sang de mes braves... J'ai vécu les guerres puniques, connu la civilisation romaine et côtoyé Byzance avant de rentrer dans la sérénité spirituelle de l'Islam». Elle fut avec Sitifis et Hippo Regius un des greniers céréaliers de Rome jusqu'au 3e siècle et sous le règne des Sévère elle atteint les sommets de la prospérité. La ville de Guelma dispose aujourd'hui d'un théâtre romain qui est suivi par de constantes restaurations et ouvert aux visites touristiques au même titre que le jardin archéologique y attenant renfermant d'inestimables pièces et collections qui donnent une émouvante lecture attractive de notre histoire. La ville de Thibillis sur le versant de Sellaoua-Announa, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de wilaya, un trésor archéologique resté trop longtemps enfoui sous le sol, va connaître une grande opération de fouilles et de réhabilitation. Une enveloppe financière de l'ordre de 110 millions de dinars a été allouée au secteur pour la réhabilitation et eu égard à l'impact socioculturel de cette action, la ministre de la Culture a tenu à marquer son intéressement par un sceau particulier en procédant à la nomination d'un archéologue à la tête de la direction de la culture de Guelma. La richesse archéologique de la région compte aussi les sites de dolmens de Roknia et l'antique «Aquae Thiblitanae» l'une des stations thermales et climatiques les plus pittoresques d'Algérie, qui s'appelle aujourd'hui «Hammam Debbagh», le légendaire «bains des damnés». L'université du 8 Mars 45 à Guelma enseigne la filière archéologie donnant la clé de savoir nécessaire pour une lecture aisée de ces pages géantes de notre histoire dans un musée à ciel ouvert classé comme patrimoine universel.

Menani Mohamed
Source : Le Quotidien d'Oran

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