Guelma - Transport urbain, un secteur malade
Mercredi, 25 avril 2007

Circuler à travers de nombreuses routes et quartiers de Guelma est un véritable calvaire. La ville étouffe sous la saturation de son réseau routier. Les encombrements, les désagréments et les disputes ont pris une telle ampleur sur de nombreux axes que beaucoup affirment que le centre-ville est au bord de l’asphyxie. Trouver des solutions pour assainir ce secteur et décongestionner certaines rues et quartiers et même les boulevards est plus que nécessaire.
Il est vrai que le trafic routier est en nette croissance alors que le poids du parc automobile a dépassé l’imagination sans pour autant oublier la concentration de nombreuses activités socio-économiques dans les centres urbains pour une région en plein essor économique. Le citoyen, impuissant, assiste chaque jour à une véritable anarchie souvent générée par des centaines de véhicules mis en circulation conduits par des “chauffards” qui se livrent à de véritables courses-poursuites dans les artères de la ville, sans aucun respect du code de la route. De nombreux conducteurs de bus et de camions sont employés le plus souvent très jeunes, ce qui accentue le comportement fougueux et l’excès de zèle. Les bus sont transformés en véritables discothèques et la musique est diffusée à forts décibels sans aucun respect pour les usagers.
Le déficit des gares routières
Les quelques gares routières qui existent au niveau de la wilaya de Guelma rencontrent de grands problèmes liés à la gestion ou à la pollution générée par des centaines de véhicules qui circulent chaque jour. En plus de la vétusté des locaux, apparaît le problème de l’insécurité et de l’hygiène. Certains endroits submergés dégagent des odeurs nauséabondes. Un déficit se fait également sentir dans certaines localités importantes où les gares routières sont inexistantes. Le voyageur est livré à lui-même, à la merci du froid, de la chaleur et de tous les dangers. La réhabilitation du secteur du transport passe également par des structures de base telles que les gares routières et aussi par une intervention rapide et rigoureuse au niveau du comportement des transporteurs.
Transport scolaire : beaucoup reste à faire
Des milliers de jeunes qui parcourent à pied des dizaines de kilomètres pour se rendre à l’école sont observés quotidiennement à travers de nombreuses régions de la wilaya de Guelma, notamment dans certaines localités enclavées de la région nord de la wilaya et dans les montagnes de Marmoura. Des scènes qui interpellent plus d’un sur une situation devenue très préoccupante, notamment en période hivernale Il est vrai que des efforts sont enregistrés, notamment au niveau de la wilaya de Guelma, mais d’une manière inappropriée sachant que certaines localités sont bien fournies alors que d’autres attendent des jours meilleurs. Le cas des localités de Aïn Ben Beïda, Hammam N’fail, Bouhachana ou encore Aïn Larbi et Aïn Sandel illustre ce déséquilibre ainsi que l’absence d’une prise en charge efficiente de cette frange de la société qui éprouve les pires difficultés à poursuivre une scolarité normale.
Tous les moyens sont bons
En raison de l’état des routes et de l’enclavement de certaines localités, de nombreux transporteurs boudent certains trajets. Alors, pour regagner leurs hameaux, de nombreux usagers se débrouillent comme ils peuvent et tous les moyens sont bons, pourvu qu’ils rentrent chez eux. Et pour être dans l’air du temps, certains transporteurs, évidemment toujours dans le domaine de l’irrationnel, font dans l’improvisation pour se remplir les poches. A titre d’exemple, dans la localité de Djeballa Khemisti, un transporteur s’évertue à transporter les gens avec un J9 (Renault), les gens s’entassent, et le voyage se fait le plus souvent dans les pires conditions, en raison de l’état de la route jusqu’à la commune de Boumalara Ahmed. A l’arrivée, les voyageurs ne savent plus quelle direction prendre même si le trajet s’est fait dans la bonne humeur, une note de gaieté dans la grisaille pour ces petites gens qui souffrent au quotidien du problème de transport.

B. A.
Source : Le Soir d'Algérie

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