Des experts américains sur les sites archéologiques : Les vestiges "romains" d’Imedghassen en danger
Dimanche, 03 décembre 2006

Datant du troisième millénaire avant J.-C., les vestiges romains d’Imedghassen, dans la wilaya de Batna, sont dans un état de dégradation qui inquiète les experts internationaux. Si ce site présentait jusque-là les signes d’un délaissement et d’abandon, il risque toutefois de perdre de sa valeur de monument historique, en cas où les travaux de restauration entamés sur le site continuent à se faire sans étude préalable.
C’est du moins le point de vue de M. Gaetano Palombo, expert en archéologie et représentant de la fondation américaine «World Monuments Fund», en visite en Algérie du 24 novembre au 2 décembre, en compagnie d’un autre expert du même département, M. Robert Anton Mertz. Invités par le ministère de la Culture, ces deux représentants de la fondation américaine ont effectué plusieurs visites de monuments et sites archéologiques, classés monuments mondiaux par l’Unesco. Ils se sont rendus à Djemila, Timgad, la Kalaâ des Béni-Hammad, ainsi qu’à la citadelle d’Alger. Au terme de cette visite, une conférence de presse a été organisée, hier, au Centre national des recherches préhistoriques et historiques (Cnrpah) par l’un des experts, en présence des représentants du ministère de la Culture. Sans vouloir donner un diagnostic précis sur la situation des sites archéologiques visités, les deux experts ont préféré prévenir les conséquences désastreuses d’une restauration menée avec précipitation. Même si le danger d’une détérioration d’un site est manifeste, il est préconisé, selon M. Palombo, de «prendre le temps nécessaire avant d’entamer les travaux de restauration, même si le site en question est en danger». Tout travail de réfection et de restauration nécessite une grande connaissance du vestige. Un travail d’étude et d’expertise doit être impérativement réalisé pour chaque opération de sauvegarde d’un patrimoine, et ce, dans l’ordre des standards internationaux. C’est là l’épineux problème de restauration des sites archéologiques algériens, dont les travaux sont menés sans étude ou du moins avec des études qui ne répondent pas à l’architecture originale du site. Prenant l’exemple de la Casbah d’Alger qui a subi d’énormes dégâts, défigurant, ainsi les traces des millénaires sur ce site. Ainsi, la collaboration entre le ministère de la Culture et la fondation américaine va être accentuée quant à l’apport technique que pourrait apporter cette dernière, dans l’élaboration des études et des expertises. Pour le moment, aucun contrat n’a été signé dans ce sens. Le représentant de cette ONG a souligné qu’un rapport final va être élaboré sur la situation des sites archéologiques en Algérie et les domaines d’intervention seront examinés. La sollicitude du gouvernement algérien est celle de renforcer l’intervention des spécialistes étrangers pour les opérations de sauvegarde du patrimoine mais aussi de former des techniciens en la matière.

Rosa Mansouri
Source : Le Soir d'Algérie

Commentaire :

Le site est toujours considéré comme un monumement romain même s'il date de 3000 ans avant J.C. Et peut être les experts de l'oncle SAM seraient mmieux écoutés que les incessants appels des autochtones. Amen for that.

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