M’Daourouch - Grogne aux Moulins Belghith
Lundi, 02 Juillet 2007

Des dizaines de travailleurs des Moulins Belghith de M’daourouch, dans la wilaya de Souk Ahras, ont observé hier un sit-in devant le complexe pour dénoncer ce qu’ils ont qualifié de « complot fomenté » contre leur usine par des milieux occultes.
Privés d’approvisionnement en matière première depuis le 17 juin 2007, les contestataires reprochent à l’OAIC « une décision hâtive » qui n’a tenu compte ni des conséquences d’une éventuelle compression des effectifs ni des incidences financières qui seront ressenties à l’échelle locale. Le staff administratif réuni hier a annoncé solennellement le chômage technique pour l’ensemble des employés du complexe, ainsi que l’arrêt officiel de la production, et ce, jusqu’à ce que soit levée la sanction. D’après les animateurs de la réunion précitée, cette décision serait motivée par le franc succès des Moulins Belghith aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national. Le jour même de la suspension de livraison de blé par l’OAIC, les responsables du complexe négociaient un marché avec la Libye et un contrat avec l’Organisation des nations unies (ONU) sous l’égide du ministère des Affaires étrangères pour alimenter les camps des réfugiés du Darfour et du Sahara occidental. Le Trade Leader’s Club a, par ailleurs, remis pour son édition de l’année 2007 le trophée international au PDG de l’usine pour la qualité de la production. « L’argument alibi d’un détournement de la production locale vers l’exportation, brandi comme prétexte pour justifier cette décision, est en fait destiné à dérouter l’opinion publique puisque le blé tendre livré par l’OAIC ne répond pas aux critères exigés par les pays importateurs, la Libye notamment. Nous exportons à partir d’une matière première en provenance de la Russie et de l’Ukraine pour satisfaire les conditions de nos clients à l’étranger. Quant aux 45% subventionnés par l’OAIC, ils sont destinés à la consommation locale. Si les doutes persistent, nous invitons les responsables à dépêcher une commission d’enquête », nous a déclaré un des gérants de l’usine. Et à un autre d’ajouter : « Faute de pouvoir trouver une solution au problème, nous entamerons une action en justice, conformément aux textes en vigueur pour faire valoir notre droit. » Les travailleurs regroupés pendant toute la journée promettent l’escalade. Nous avons vainement tenté de prendre attache avec le directeur de l’OAIC.

A. Djafri
Source : El Watan

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