Oum-El-Bouaghi - Travail des enfants : Contraintes et exploitation
Jeudi, 23 novembre 2006
Les enfants en guenilles à Aïn Beïda, à Meskiana… Adultes, levez-vous ! Vous êtes accusés de faire travailler vos gosses, au lieu de veiller à leur instruction et à ce qu'ils vivent pleinement leur enfance !
Fuyant les bancs de l’école, les enfants se retrouvent contraints d’investir le monde du travailCombien sont-ils ces enfants qui travaillent au noir, qui comme plongeurs dans un café ou serveurs dans une gargote, qui comme revendeurs de journaux à la criée, ou comme commis dans une boutique quelconque ? En tous les cas, et tout le monde le sait, ce sont des enfants rejetés par le système éducatif ou tout simplement appartenant à des familles nécessiteuses et qui ont de leur propre gré choisi le monde du travail pour apporter un certain réconfort à leurs géniteurs.
Pourtant, le droit de l'enfant à l'éducation est prescrit par l'ordonnance 35/79 du 16 avril 1976, laquelle stipule que l'enseignement est obligatoire pour tous de 6 à 16 ans.
Par ailleurs, la loi 90/11 du 21 avril 1990, relative aux relations de travail, dans son article 15, interdit l'emploi des jeunes de moins de 16 ans. Même chose quant au droit de l'enfant à la santé, conformément à la convention internationale et qui a été ratifiée par l'Algérie en 1992. Ainsi, tout enfant a le droit à une protection sanitaire, tout comme il a le droit à l'instruction scolaire. C'est dans cet ordre d'idées qu'il a été convenu d'une campagne d'information et de sensibilisation contre le travail des enfants et leur exploitation à outrance par les adultes. La campagne, qui se poursuivra jusqu'à la fin du mois courant, permettra de mesurer les dégâts subis par l'enfance, surtout celle éjectée par le système scolaire.
C'est donc avec la collaboration de l'inspection régionale du travail, des directions de l'éducation et de la formation professionnelle et sous la conduite des services sanitaires que des journées d'information sur le phénomène seront organisées au niveau des collèges et lycées de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Tout comme partout en Algérie, on assiste à une exploitation éhontée de nombreux jeunes et adolescents. Nous en avons rencontré à Oum El Bouaghi et qui hantent surtout la gare routière, pour proposer des gâteaux par-ci, des cacahuètes parlà et des journaux par-là encore. Ce qu'il y a de pire, ce sont ces enfants en guenilles qui fréquentent les marchés hebdomadaires de Aïn Beïda, de Meskiana et d'ailleurs.
Il y a bien longtemps que la mendicité chez nous a pris les allures d'un métier qu'on exerce sans honte comme s'il s'agissait d'une vraie fonction. D'où vient que cette honteuse pratique a pris de telles proportions ? Ce qu'il faut espérer, c'est que la campagne de sensibilisation contre ce phénomène, et qui aura pour cadre les établissements scolaires, permettra à tout un chacun de prendre conscience du problème et d'éviter de dramatiques conséquencesaux enfants au moment où l'on fête le 60e anniversaire de la fondation
de l'Unicef.

L. Baâziz
Source :
El Watan

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