Makomadès - Le marché hebdomadaire résiste à l’usure du temps
Mardi , 28 février 2007

Bien que la population d‘Oum El Bouaghi soit passée de 14 000 à près de 80 000 habitants actuellement, à la faveur d’une extension remarquable allant jusqu’à atteindre la dimension d’une véritable nouvelle ville au sud, certaines activités et habitudes bien ancrées dans la région depuis très longtemps n’ont pas disparu. Elles continuent, tant bien que mal, à exister et font même le bonheur de personnes nostalgiques. Appelé communément “souk”, le marché hebdomadaire tenu chaque mardi continue à animer la ville, et ce, depuis des décennies.
Car, pendant la période coloniale, il permettait les rencontres des “indigènes” venant des différentes contrées rurales limitrophes à la ville d’Oum El Bouaghi. Ces derniers profitent même de cette occasion hebdomadaire pour régler tous les conflits sociaux et familiaux par le biais de ce qui s’appelait la “djemaâ”, sorte de comité de sages que composent les vieux notables.
Ainsi, tous les différends résultant d’un mariage, d’une association commerciale, d’un héritage et autres sont réglés à l’amiable, en présence des concernés et avec des cautions morales.
En dépit de la présence et la prolifération remarquable des commerces dans la ville, notamment la cité “Souk N’sa”, le marché hebdomadaire sévit et continue à demeurer le lieu le plus fréquenté par les pères de famille pour faire leurs emplettes hebdomadaires à des prix largement abordables, notamment pour les petites bourses.
Il permet aussi la vente d’objets d’occasion par les brocantes et aux clients de faire les bonnes affaires. Installé autrefois à l’ex-rue Morizot (20-Août-55 actuellement), le marché qui s’est déplacé vers l’ex-gare demeure toujours le meilleur espace pour l’étalage, notamment de certains produits agricoles tels les céréales, l’aliment de bétail comme le son, le pain sec... Marchandises à même le sol, revendeurs à la criée, bruits des moteurs et discussions des passants créent une ambiance bruyante chaque semaine, que seuls les habitués apprécient. Ce sont ceux-là mêmes que vous rencontrez, chaque mardi, couffin à la main, prenant la même direction du “souk”.

K. MESSAÂD
Source : Liberté

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