Meskana - Le programme de la dernière chance
Mardi, 17 avril 2007

Le programme des Hauts-Plateaux qui vise, entre autres, à éliminer les disparités entre les régions, permettra-t-il aux 13 communes de la wilaya d’Oum El Bouaghi, retenues à cet effet, d’enclencher une nouvelle dynamique prompte à accélérer leur développement ?
Parmi les communes concernées par ledit programme figure la daïra de Meskiana, y compris les communes qui lui sont rattachées, comme Rehia, Belala, et Behir Chergui. Des communes, en fait, qui sont loin de figurer dans le giron de celles désenclavées et développées et ce, en raison d’un manque flagrant de moyens aptes à améliorer les conditions de vie des citoyens. Sans les budgets alloués annuellement par l’Etat, lesdites communes ne survivraient pas. « Ici, la terre ne nourrit plus son homme », nous dit-on. Pourtant, les moyens mis à la disposition des fellahs, durant les années écoulées pour redynamiser le secteur agricole principalement, étaient éminemment importants. Rien n’y fit. Les années de sécheresse qui se sont succédé ont laminé la volonté des fellahs. C’est sans doute là l’une des causes qui a poussé nombre de familles à chercher refuge dans les villes voisines. Meskiana aussi n’a pas échappé à une lente régression sociale, caractérisée par une paupérisation galopante, affectant les petites bourses dont le pouvoir d’achat s’est dégradé. Exode rural, chômage, absence d’investissements créateurs d’emploi, ont fait le lit à une pernicieuse délinquance. Vols et cambriolages sont devenus fréquents, notamment la nuit. Les familles ne se hasardent plus à quitter leurs domiciles, quelle que soit la raison. Le cas échéant, les parents laissent quelqu’un pour faire la garde. Ce qui a aussi accentué la baisse du pouvoir d’achat, c’est la fermeture de l’unité Elatex, spécialisée dans le lavage et le peignage de la laine, et qui employait plus de 400 ouvriers. On imagine l’impact que ladite fermeture a sur la population. Toutefois, grâce au programme des Hauts-Plateaux, dont Meskiana fait partie, les citoyens espèrent que les choses vont rentrer dans l’ordre. Des projets relatifs aux secteurs de l’industrie, de l’agriculture, de l’éducation, de la santé, de l’habitat et de la culture seront réalisés durant les quelques années à venir. On peut citer notamment, la réalisation et l’équipement d’un centre de savoir-faire local, la construction et l’équipement d’un CEM, d’un lycée et d’un groupe scolaire de type B1, l’acquisition de moyens hospitaliers, dont des ambulances, des camions, en plus de la réalisation d’un pavillon des urgences pour l’actuel hôpital. L’agriculture et la culture ont, elles aussi, bénéficié de projets ambitieux, particulièrement le secteur culturel, avec la réalisation de 8 bibliothèques. Blala, Behir Chergui et Rehia qui relèvent de la daïra de Meskiana, se sont vu attribuer de nombreux projets, tous visant à redonner espoir au citoyen et insuffler une dynamique nouvelle aux secteurs vitaux, comme l’agriculture, la santé, la culture et le soutien à l’habitat.

L. Baâziz
Source : El Watan

Commentaire :
Le jour où le bilan du fameux programme des Hauts Plateaux serait fait le réveil serait dur. Vu la manière dont sont réalisés les projets (entre corruption, détournement, pots de vin et non respect des cahiers des charges) le boum tant attendu dans le Pays Chawi n'est pas pour demain.
Nous nous réjouissons de l'attribution des projets pour l'amélioration du cadre de vie des habitants sauf que ces projets ne sont pas créateurs de richesse et ne sont pas un moteur de développement économique. Ce sont des projets qui nécessiteraient des entretiens et des moyens de fonctionnement donc une charge à supporter et des dépenses en vue.
La sécheresse évoquée dans l'article du journaliste est une réalité mais pas une fatalité. L'absence de petits barrages, pas trop coûteux à réaliser et à entretenir, est la source des difficultés de l'agriculture et démontre bien l'incapacité des gestionnaires soucieux, dans leur grande majorité, à partager le butin qu'à s'occuper de la cité.

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