N'Gaous - Privatisation de l'ENJACUC : Les travailleurs refusent la Sarl Simagrof
Mardi, 07 novembre 2006

Depuis qu’une certaine Sarl Simagrof s’est introduite à N’gaous Conserves SPA, comme partenaire pour la mise en place de deux unités de conditionnement de jus en Tatra Pak deux à l’unité de Menaâ et deux autres à N’Gaous, l’entreprise connue pour être la plus performante. Ladite entreprise s’est contentée de déposer au niveau de N’gaous pour installer ensuite des équipements vétustes (datant de 1998) rénovés d’ailleurs sur site par des Espagnols entre 2003 et 2005 ne produisant durant cette durée que 3 800 tonnes de Tatra Pak alors que son contrat mise sur une production annuelle de 27 000 tonnes.
Le calvaire des travailleurs de l’unité de Menaâ à cause de cette activité suicidaire dure depuis deux ans. Pis encore, le propriétaire de la Sarl s’est servi de la caisse de l’unité, en apparence des prêts remboursables en fin de mois, mais jamais honorés jusqu’à ce jour. Les choses ne se sont pas arrêtées à ce stade puisque Simagrof s’est convertie en client, enlevant une marchandise d’une valeur de 67 377 200 DA et au 31/12/2005 cette Sarl doit à l’unité de Menaâ 52 491 314,48 DA soutiennent les syndicalistes. Mieux encore, la facture initiale du matériel objet de l’investissement de Simagrof auprès de N’Gaous conserves SPA porte sur un montant de 365 575 euros alors que celle transmise à la filiale a été soigneusement maquillée avec près du triple 1 165 575 euros. De découverte en découverte, il s’avère que le gérant de cette Sarl a écopé déjà de huit mois de prison ferme pour des affaires de reconnaissance de dette, de chèques impayés... alors que ses deux associés sont impliqués dans un scandale inhérent à une affaire de contrebande de cigarettes. Ils ont été arrêtés et écroués en janvier 2005. Pour ces motifs et pour tant d’autres les travailleurs de l’Enajuc N’gaous réunis en assemblée générale extraordinaire le 16 octobre 2006 refusent à l’unanimité la vente des deux unités à Simagrof et seulement à Simagrof, toute autre personne spécialisée et sérieuse sera la bienvenue, dit-on. Le collectif des travailleurs se demande qui est derrière cette Sarl ? Ils ne comprennent toujours pas la position du directoire du groupe Enajuc, la direction de la filiale et jusqu’à la SGP Cojub, pour preuve aucun recours contre les pratiques de cette Sarl n’a abouti. Les travailleurs qui se sont constitués en société ont vu leur soumission écartée, alors qu’elle est accompagnée d’un plan de développement socioéconomique en plus d’une offre financière respectant la vraie valeur des deux unités, 1,1 milliard de dinars pour la reprise de N’gaous et 556 millions de dinars pour Menaâ. Les experts désignés par le groupe ont sous-estimé ces unités les situant sur une fourchette de 370-454 millions de DA et Simagrof a proposé leurs rachats à 720 millions de dinars. Le collectif refuse la vente des unités à ce prix et surtout à un partenaire ne possédant ni expérience, ni compétence, ni sérieux. Les 430 travailleurs (269 permanents et 169 contractuels) interpellent les pouvoirs publics pour l’ouverture d’une enquête sur ses malversations et surtout la dilapidation des deniers publics afin de démasquer les escrocs et ceux qui tirent les ficelles. Ils accusent nommément le P-DG de la filiale d’être derrière la transaction avec Simagrof qui a déjà ruiné l’unité de Menaâ. Pour les travailleurs de l’Enajuc N’gaous, soutenus par les élus de la wilaya et la société civile au parfum du “scandale Simagrof”, l’Etat doit prendre ses responsabilités car il s’agit simplement d’ouvrir une enquête judiciaire et administrative pour se rendre vite à l’évidence si escroquerie il y a. Si aucune suite n’est donnée à leurs revendications envoyées à tous les responsables et à tous les niveaux, ils entreront en grève illimitée jusqu’à ce que justice soit faite.

Houadef Mohammed
Source :
Le Soir d'Algérie

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