N'Gaous ville morte
Dimanche, 25 février 2007

L’opération “N’Gaous ville morte” lancée par les citoyens pour soutenir les travailleurs de l’Enajuc a été une réussite, bien que loin de l’unité, de petits commerces ont ouvert aujourd’hui. Il faut noter que les travailleurs des unités de N’Gaous et Menaâ observent à partir d’aujourd’hui (samedi 24 février) un sit-in à l’Enajuc N’Gaous, pour protester contre la privatisation suspecte de leur entreprise.
Tout d’abord, les travailleurs ne s’opposent pas à la privatisation, soutient le secrétaire général du syndicat de l’entreprise, M. Salah Romane, mais s’oppose au bradage de l’entreprise, cédée à 72 milliards de centimes alors que sa vraie valeur est de 165 milliards sans compter les 30 milliards investis entre 2001 et 2002 pour le renouvellement des équipements des unités de N’gaous et Menaâ. Et nous sommes fermement contre l’intronisation de la Sarl Simagrof soutient le même responsable, parce que cette dernière introduite comme partenaire pour la mise en place de deux unités de conditionnement de jus en tatrapak, à N’Gaous et Menaâ nous a blousés. Installation d’équipements vétustes, rénovés sur site par des Espagnols, production de 3000 tonnes de tatrapak sur un programme de 27 000 tonnes, enlèvement d’une marchandise évaluée à 67 000 000 de DA, en plus d’un port de 52 000 000 DA sur le compte de l’unité de Menaâ, et c’est peu dire, soutient un syndicaliste qui estime que la liste est trop longue à décrire. Malgré les maintes revendications des travailleurs, le CPE a attribué les deux unités N’Gaous et Manaâ de l’Enajuc à la Sarl Simagrof au mois de mai 2006, alors qu’elle ne dispose pas de plus de 500 000 DA en compte. Un dossier lourd constitué par le syndicat de l’entreprise et les autorités de la wilaya, a été adressé par le biais de la Centrale syndicale à l’ancien chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, qui a gelé l’opération cession. Cette Sarl a été écartée de la course par le ministre de la Participation. Et contre toute attente, le 8 octobre 2006, cette Sarl reçoit de la SGP, la notification de la résolution d’avril 2006, au grand dam des 430 travailleurs de l’Enajuc, octroyant les unités de N’Gaous et Manaâ à la Sarl Simagrof. Depuis cette date, c’est le silence radio de ladite Sarl, jusqu’au premier jour du mois en cours et lors du week-end, le P-dg fera visiter l’unité de N’Gaous (jeudi) et celle de Manaâ (vendredi) à une délégation de la société Trèfle (spécialisée en lait et dérivés) qui aurait englouti Simagrof. Le nouvel acquéreur qui était censé respecter le cahier de charges et les closes du contrat de cession, principalement le maintien de l’emploi, le barème des salaires en application, la création de nouveaux postes d’emploi... a, au premier jour de son installation, renvoyé 60 travailleurs contractuels de l’unité de Menaâ. C’est la goutte qui a fait déborder le vase. N’Gaous est ville morte, fermée au commerce et à la circulation, les travailleurs des deux unités observent un sit-in et d’autres formes de protestation sont à l’étude. Affaire à suivre.

H. M.
Source : Liberté

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