Souk Ahras
Des logements qui tardent à venir

Dimanche, 02 juillet 2006

Désabusés par l’implacable logique d’attentisme, menée sur fond de manoeuvres dilatoires par les différentes instances ayant eu par le passé ou qui ont à présent, en charge, le projet de construction de 72 logements au lotissement Djenane Teffeh dans le cadre du programme LSP 2001, les candidats à ce programme sont toujours dans l’expectative.

Trois ans après avoir versé leurs apports initiaux (42 millions pour l’acquisition d’un F3 et 24 millions pour les F2), ils sont toujours sur leur faim, ne voyant à ce jour rien venir.

A cela rien d’étonnant cependant, surtout quand on sait qu’à Souk-Ahras, cette attitude tient lieu, sauf rares exceptions, de règle générale à laquelle la population a appris à se soumettre, bon gré mal gré. Le plus cocasse dans tout ça, c’est que depuis son lancement tatillon, aucun délai n’a jamais été fixé à la clôture de l’opération. La bouteille est toujours à l’encre, d’où la colère très légitime des sociétaires de l’association. Car il faut être vraiment par trop niais pour continuer à se repaître d’illusions aussi vaines qu’insensées quant à la crédibilité de cette opération qui sent la fumisterie. Le projet, tel que géré présentement, prend tout droit le chemin d’une voie de garage.

Ce qui explique le regain d’activité et le forcing dont font preuve les simulacres de «bénéficiaires, plongés, à force de désillusions en chaîne, dans un abîme de désespoir, et qui se seraient soudainement rappelés qu’on ne peut être bien servi que par soi-même, n’arrêtent plus de se déployer depuis quelques jours, dans tous les sens, pour faire aboutir leur revendication, laquelle s’appuie sur l’impératif d’une reprise sérieuse du chantier, livré à un état d’abandon manifeste. Pour ce faire, ils préconisent en tout premier lieu, l’accélération du processus de transfert de propriété inhérente à l’assiette foncière qui abrite le projet, devant recouvrer la paternité domaniale en lieu et place de celle agricole. Cette phase en cours de réalisation aux services des domaines est plus que décisive, attendu que la CNL refuse - usant de son bon droit - de débloquer l’argent à l’OPGI pour financer le projet, tant que le transfert n’est pas effectif. C’est dire tout l’intérêt qu’il y a à faire vite pour parvenir, enfin, à démêler l’écheveau.

Les rédacteurs du rapport-complainte qui nous a été adressé suggèrent, faute de pouvoir enjoindre, qu’il soit d’ores et déjà procédé à l’attribution des cinq blocs achevés mais pas encore réceptionnés, le renforcement du suivi de la part des bureaux d’études, la régularisation de la situation administrative des entreprises chargées de la réalisation dont certaines, aux dires des plaignants, ne disposent même pas de contrat, ainsi que l’entame des travaux de VRD au niveau des sites désormais habitables. L’entrevue qu’ils ont eue, en fin de semaine, avec le directeur de l’OPGI, peut être qualifiée de «concluante», selon l’expression de Chérif Hasnaoui, vice-président de l’association des 72 logts LSP, qui relève, avec satisfaction, les bonnes dispositions affichées par son interlocuteur et sa détermination à lever toutes les embûches et permettre le re-décollage des travaux, ce qui signifie par là même la reprise du rêve - un rêve en béton celui-là - pour 72 fonctionnaires qui se sont sacrifiés comme jamais pour consacrer les économies de leur vie à un toit décent mais qui, au retour, sont réduits, par la faute d’une bureaucratie monstrueuse d’incohérence et de non-sens, à boire tous les affronts possibles et impossibles.

Pendant ce temps, paradoxalement, aucun organisme public digne de ce nom n’a jugé opportun d’intervenir pour régler un imbroglio qui s’étend sur des années maintenant. A croire que tant qu’il y a blocage et accumulation de retards, on est toujours dans la «normalité» . Cette «normalité» coupable, bien de chez nous, et qui, sous d’autres latitudes, n’est qu’aberration et irrationalité.

A quand donc se résoudra-t-on, une fois pour toutes, à réhabiliter intra-muros, les normes en vigueur, partout où les choses se passent... normalement ?

A.Gatouchi
Source : Le Qoutidien d'Oran