Souk Ahras
Quelle relance économique?

Longtemps réfugiés derrière l’argument-prétexte de l’indisponibilité des fonds nécessaires à la relance socio-économique, les gestionnaires en poste dans la wilaya de Souk-Ahras n’auront plus, dorénavant, à recourir à de tels alibis pour justifier l’apathie ankylosante qui hante cette région de l’extrême Est du pays.

Boosstées par un impressionnant programme national de développement intitulé «Hauts Plateaux», les finances de la wilaya sont à présent sérieusement requinquées par l’apport d’environ 2.000 milliards de centimes destinés à extirper, 9 des plus désaffectées communes de la wilaya (laquelle en compte 26) situées pratiquement toutes sur le flanc sud du joug de l’enclavement et des privations tous azimuts.

Saisissant au vol cette opportunité, M. Tabri Miloud, wali de Souk Ahras a exhorté, lors d’une réunion tenue au siège de la wilaya, l’ensemble des directeurs de l’exécutif, les P/APC, et les chefs de daïra concernés par une myriade d’opérations de développement, à retrousser les manches et faire preuve d’assiduité à toute épreuve, pour espérer être au diapason de cet ambitieux programme dont il est attendu qu’il garantisse aux populations locales les conditions d’une vie plus que décente. Il faut reconnaître qu’avec 20 milliards de dinars, tous les espoirs sont permis. A commencer par celui de réhabiliter des entités entières de citoyens, ayant désappris des décennies durant, les plaisirs d’une existence sereine, avec les standards universels de la vie commode.

Tout uniment. Pour ce faire, il est attendu de ceux parmi les responsables chargés de relever cet ambitieux challenge, de montrer et de démontrer, le cas échéant, de quoi ils sont capables, en étant continuellement sur la brèche. La feuille de vigne qui a longtemps occulté bien des carences et des incompétences va bientôt tomber. Vivement! serions-nous tentés d’ajouter.

Dans son allocution, le chef de l’exécutif a mis en exergue l’effort méritoire de l’Etat qui n’a pas lésiné sur les moyens financiers, débloqués sans compter, pour répondre aux besoins les plus élémentaires des citoyens vivant dans la pire des brèches. Cette munificence ne doit, en aucun cas cependant, servir de prétexte à quel que déficit de mobilisation que ce soit, a averti le wali qui a instruit dans la foulée, les gestionnaires appelés à superviser cet important investissement, de commencer d’ores et déjà, la phase d’inscription des projets laquelle phase passe par l’élaboration de fiches techniques, des cahiers des charges, le choix des assiettes foncières devant abriter les équipements, les appels d’offres, sachant que le lancement des différents chantiers doit intervenir le 30 septembre au plus tard pour un délai de réalisation de 36 mois.

A noter que les projets retenus pour les communes de M’daourouch, Taoura, Dréan, Oum Ladheim, Terreguelt, Oued Kebrit, Bir Bouhouch, Sef El-Ouiden et Sidi Fredj sont multisectoriels et ont la prétention de toucher à tous les segments de la vie quotidienne, histoire de répondre aux préoccupations citoyennes. Ainsi, les habitants de ces localités, longtemps, très longtemps même, mises au ban du progrès, bénéficieront de programmes de développement liés à l’agriculture et aux forêts, à l’habitat et à l’urbanisme, à l’Education, à l’hydraulique, à la santé, au commerce, au tourisme, à la culture, à l’emploi à la jeunesse et aux sports, aux travaux publics... Bref à une foule d’activités carrément révolutionnaires qui, pour peu qu’elles soient sérieusement prises en charge, imprimeront un nouvel essor à ces zones déshéritées pour en faire de futurs pôles de développement et de prospérité. Reste à formuler le voeu que le chapitre inhérent aux moyens de réalisation et de suivi, éternel récif sur lequel butent tous les projets, soit à la hauteur de ce formidable élan amorcé par les plus hautes instances du pays, soucieuses de faire profiter toutes les composantes de la société des retombées de l’embellie financière que connaît l’Algérie. A charge pour les entreprises éventuellement choisies pour concrétiser ces programmes, de se montrer à la hauteur des attentes. Car, et à la lumière des expériences vécues par le passé, il y a tout lieu de se montrer sceptique.

A Souk Ahras, et ce n’est-là, un secret pour personne, la qualité d’exécution de la majorité des entreprises de réalisation est très discutable. C’est-là le noeud gordien qui risque de gripper la mécanique mise en branle et de précipiter, à Dieu ne plaise, l’échec de cet investissement si déterminant et si capital, pour être confié à des entreprise du «dimanche». Mine de rien, c’est-là une équation des plus cornéliennes que le chef de l’exécutif devra se résoudre à décrypter. Et le plus tôt serait le mieux.

A. Gatouchi
Source : Le Qoutidien d'Oran