Tébessa - se cherche une place dans le tourisme culturel
Jeudi, 03 Mai 2007

Aujourd’hui, les bains chauds romains de Youks ne sont plus qu’un amas de pierres taillées renversées les unes sur les autres comme par l’effet d’un cataclysme.
Les autorités locales viennent de dégager une enveloppe conséquente évaluée à 11 milliards de centimes pour la restauration et la rénovation de deux citées archéologiques oubliées, soit Youkous-les-Bains, située à l’est de Tébessa, et Négrine, localisée à l’extrême sud de la wilaya, aux portes du Sahara. Une tranche de 400 millions de centimes a été d’abord réservée à l’étude de la rénovation des deux sites et une autre de 100 millions de centimes à la formation du personnel exerçant dans le secteur du tourisme. Youkous-les-Bains, appellation française, est connue par ses bains chauds et sa source d’eau minérale qui date de l’époque romaine. Ses eaux arrosaient un pays aussi fertile que pittoresque. autrefois, les riches Thévestins avaient l’habitude d’aller en villégiature à Youkous-les-Bains, appelée autrefois par les Romaines ad aquas Cesaris, soit les eaux de Cesar.
Elle dispose aussi d’un parc archéologique très important dont les ruines couvrent aujourd’hui un espace de plusieurs hectares. Elle fut l’allégorie de plusieurs peintres et chercheurs qui vivaient autrefois dans la région. Youkous-les-Bains est réputée, d’autre part, par sa vigne destinée au raisin de table et au vin. Le miel de Youkous, lui, était renommé dans toute la Numidie. Aujourd’hui, les bains chauds (romains) de Youks ne sont plus qu’un amas de pierres taillées renversées les unes sur les autres comme par un cataclysme.
La source chaude, aux bienfaits thérapeutiques pour les gens qui souffrent de problèmes dermiques et cutanés, se perd au milieu des ruines. Aujourd’hui, sur le site, plusieurs petits bassins misérables ont été creusés pour l’usage des passants, et le contraste des habitations illicites et sauvages donne suffisamment la mesure de la différence des époques.
Pour ce qui est de Negrine, une cité située à 120 km du chef-lieu de la wilaya, elle dispose d’un ancien ksar au milieu de plusieurs palmeraies qui donnaient l’aspect d’un paradis sur terre.
Cette région a été de tout temps une plaque tournante dans l’histoire du commerce entre Carthage, par la porte Tozer (Tunisie), et Timgad (Batna) et un lieu de rencontre de différentes civilisations qui s’y sont succédé.
La région de Besseriani, à 2 km de Negrine, a toujours été la destination préférée des géologues et des archéologues français qui visitaient la région. C’est avec ces potentialités et ces atouts que les responsables des deux secteurs ont ouvert la voie aux bureaux d’études, aux opérateurs et aux agences de voyage.
Conscients de la situation actuelle des deux citées oubliées, les responsables du secteur du tourisme font remarquer, cependant, que les régions touristiques de la wilaya de Tébessa ont besoin d’un sérieux toilettage général. La décision qui consiste à dégager une enveloppe conséquente pour restaurer les villes abandonnées, rattraper le retard dans le domaine touristique et mettre à niveau le parc touristique et archéologique auront des effets positifs, à moyen terme, sur le marché touristique local.

Hafid Maâlem
Source : Liberté

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