Enseignement de thamazighthe : En 2008, il figurera dans les épreuves du bac
Mercredi, 06 décembre 2006

A partir de juin 2007, la langue amazighe sera introduite dans l’examen du Brevet de l’enseignement
moyen (BEM), et à partir de juin 2008, elle sera incluse dans les examens du baccalauréat. De plus, l’épreuve de la langue amazighe est intégrée actuellement dans le système d’évaluation pour les candidats ayant suivi cet enseignement. Hormis ces trois éléments nouveaux, l’enseignement de la langue amazighe n’a pas connu une évolution considérable. Le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a indiqué, hier, à l’ouverture des travaux du colloque international sur l’enseignement de tamazight, que la langue amazighe est enseignée, pour le moment, dans onze wilayas et elle ne peut être une matière obligatoire que lorsque les moyens appropriés et les mécanismes nécessaires à son enseignement seront mis en place.
En somme, une fois la graphie déterminée et la formation des enseignants achevée. En 2003, les pouvoirs publics ont décidé, à travers un décret exécutif, de créer le Centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight (CNPLET). Ce dernier a été installé le 22 décembre 2004. Toutefois, le responsable du centre, M. Dourari, a détecté une anomalie au niveau des statuts.
M. Dourari a élaboré alors, en 2005, des propositions de modification du statut qu’il a remises à la chefferie du gouvernement. Un nouveau statut permettra, selon lui, la permanisation du directeur du centre et la nomination officielle des 17 chercheurs.
A titre de rappel, la mission du CNPLET consiste à prendre en charge toutes les questions liées à la spécificité de la langue ainsi que les études et les recherches relatives à la formation des enseignants et aux moyens didactiques.
Dans son intervention, M. Benbouzid a tracé un bref historique de la situation de la langue amazighe, il expliquera que son enseignement a été entamé dès la rentrée scolaire 1995/1996, après la décision prise par les pouvoirs publics en tant que matière optionnelle dans deux niveaux d’enseignement : la 3e année secondaire et la 9e année fondamentale. L’introduction de cet enseignement, qui a été lancé avec des programmes expérimentaux, a touché 37 700 élèves répartis sur onze wilayas, entre autres Batna, Béjaïa, Illizi, Tizi Ouzou...En 1997, l’enseignement de cette langue a été étendu à toutes les années des cycles moyen et secondaire à partir de l’année scolaire. Cette opération concerne donc, à partir de l’année 1997-1998, six niveaux d’enseignement sur les douze que compte le système éducatif. Les élèves inscrits ont évolué positivement, de l’avis du ministre, et le nombre à même doublé durant l’année scolaire 2000/2001, où il a dépassé les 72 400 élèves. Dans le cadre de l’application des mesures liées à la réforme, l’enseignement de la langue amazighe a été introduite dans le cycle primaire, et ce, à partir de la quatrième année. Aujourd’hui, le caractère utilisé pour l’enseignement de cette langue est le latin, près de 500 enseignants ont entamé une formation. 60 places pédagogiques sont d’ores et déjà disponibles. Dans ce sillage, M. Benbouzid précisera que l’encadrement de l’enseignement de la langue amazighe se caractérise par des niveaux d’instruction hétérogènes du fait que le secteur a été contraint de procéder à un recrutement interne parmi les enseignants amazighophones qui enseignent une autre discipline, au recrutement également d’externes constitués de personnes qui exerçaient au sein d’associations et qui n’avaient pas les qualifications requises pour exercer le métier d’enseignant ainsi qu’au recrutement de licenciés sortant des départements de culture amazighe. Les problèmes relatifs à la situation administrative des enseignants de tamazight ont été, rassure le premier responsable du secteur, pris en charge par le gouvernement, qui a mis en place un dispositif dérogatoire, à savoir un décret permettant l’intégration de ces enseignants dans un délai de trois ans et un autre décret allégeant les conditions d’ancienneté pour la promotion au poste d’inspecteur (5 ans au lieu de 10).
Pour ce qui est de la formation des enseignants, une filière de la langue amazighe a été créée au sein de l’ENS de Bouzaréah pour former les enseignants pour les cycles moyen et secondaire et une autre filière au sein de l’IFPM de Ben Aknoun pour la formation des enseignants de la langue amazighe dans le cycle primaire. Pour sa part, M. Dourari regrette le fait que c’est la graphie qui capte l’attention des gens au moment où l’aspect le plus important, à savoir l’aménagement de la langue, est biaisé.
«L’Etat doit mettre en place une instance académique qui prendra en charge le volet relatif au caractère avec lequel la langue amazighe doit être enseignée. Nous considérons cela comme étant un problème politico- idéologique», dira M. Dourari.

Nabila Amir
Source : El Watan

Tamazight à l’examen du BEM et du BAC
Mercredi, 06 décembre 2006

Le ministre de l'Éducation nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a annoncé hier à Alger l'introduction de tamazight à l'examen du brevet de l'enseignement moyen (BEM) durant l'année scolaire 2007-2008 et à l'examen du baccalauréat pour l'année scolaire 2008-2009. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la réforme du système éducatif et de l'enseignement en Algérie, a indiqué le ministre en marge du colloque international portant sur “Tamazight langue nationale en Algérie : état des lieux et problématique d'aménagement” qui s'est ouvert hier à Alger. L'enseignement de tamazight en tant que matière optionnelle s'étendant sur 11 wilayas est motivé par des raisons objectives inhérentes à la problématique de l'écriture de cette langue, a affirmé M. Benbouzid souhaitant que des chercheurs spécialisés en linguistique puissent trancher dans le choix de l'écriture de tamazight soit en caractères arabes, latins ou tifinaghs. Tamazight est enseigné actuellement dans le système éducatif national en caractères latins qui jouissent d'un “système phonétique stable”, selon des chercheurs et universitaires. Et à l’occasion du colloque international organisé par le Centre national pédagogique et linguistique pour l’enseignement de tamazight (CNPLET), en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale, les intervenants ont abordé l’éternel problème lié aux modes de transmission et de transcription de la langue désormais nationale. À savoir, le choix du support graphique qui demeure prisonnier des différents courants de pensées qui se confrontent. Trois thèses de transcription prédominent, le latin, l’arabe et le tifinagh (alphabet berbère utilisé par les Marocains et les Touareg). L’expérience marocaine, jugée concluante, a d’ailleurs été indiquée comme référence à cette rencontre. En effet, c’est en 2003 que le tamazight a fait son entrée dans la sphère scolaire marocaine. Au Maroc, cette langue est désormais enseignée de façon obligatoire en tant que discipline dans de nombreuses écoles primaires à travers tout le pays, tant aux élèves arabophones qu’amazighophones. En Algérie, cette matière a d’abord été optionnelle dans le cadre des programmes expérimentaux lancés entre 1995 et 1996. Elle a été par la suite étendue à six niveaux d’enseignement sur les douze que compte le système éducatif algérien. Les organisateurs du colloque espèrent aboutir à la fin de la rencontre à la définition des grandes lignes d’une stratégie d’aménagement de la langue tout en prenant en compte le contexte linguistique pluraliste de la société algérienne.

Amina Hadjiat
Source : Liberté

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