T'kut, Imsunin, Inoughisen, Arris, Benyane et Chennawra - La mort programmée
Mardi , 04 décembre 2007

Des sources sanitaires du département de Batna ont révélé que la maladie de la Silicose, qui dévore les tailleurs de pierre à T’kout, touche 300 personnes.
Une grande partie des personnes atteintes souffre d’insuffisance respiratoire et est exposée à la mort.
Au jour d’aujourd’hui la maladie a causé, depuis 2004, le décès de 35 personnes tous âgés de moins de 37 ans. La même source sonne le glas d’une catastrophe humaine si des mesures ne seront pas prises en urgences par les autorités jusqu'à là indifférentes aux malheurs des tailleurs de pierre et demande, dans les conditions actuelles, l’arrêt de cette activité professionnelle.
Bien que les chiffres avancés sont approximatifs, les services sanitaires dénombre plus de 2000 autres jeunes de T'kut, tous tailleurs de pierre et exerçent cette profession dans tous les départements du pays, menacés eux aussi par la maladie.


Tous les spécialistes que nous avons rencontrés affirment que la pneumoconiose évolue vers une tuberculose ou un cancer du poumon.
Le cabinet médical du Dr. Rahmani situé au centre ville de T’kout, affirme l’enregistrement de quatre nouveaux cas durant les quatre derniers jours de la semaine dernière. Parmi ces cas un jeune de moins de 28 ans est atteint d’une double maladie : la Silicose et la Tuberculose. A ce stade les traitements disponibles ne servent à rien puisque les poumons ont perdu une grande partie de leurs fonctionnalités.
Le Dr. Rahmani estime que cette activité professionnelle est une profession suicidaire et à ce rythme T’kout deviendrait un cimetière.
Selon Dr. Rahmani, l’exercice de cette activité pendant seulement 5 années expose la vie de la personne à un réel danger. Il s’interroge aussi sur la composition chimique des scies utilisées pour tailler les pierres.
De son côté le Dr. Saliha Slimani, pneumologue à Arris, affirme que les masques utilisés actuellement pour se protéger de la poussière de silice ne sont pas conformes aux normes européennes et ne constituent en aucun cas un rempare contre la maladie.
Cette situation a poussé les acteurs de la société civile à frapper à toutes les portes pour endiguer la maladie et arrêter sa progression en menant des opérations de sensibilisation, en adressant des correspondances aux députés, aux représentants de la ville dans les grandes instances et aux services sanitaires.
Un consensus est dégagé parmi les acteurs de la société civile qui exige l’arrêt de cette activité professionnelle en explorant d’autres alternatives telle la mise en œuvre d’un projet de développement économique dans la région pour absorber le chômage endémique des jeunes.
Le ministre du travail, de l’emploi et la sécurité sociale, durant sa visite à Batna le mois dernier, est favorable à une interdiction de cette activité seule garantie pour se prévenir de l'apparition des nouveaux cas et a demandé aux autorités locales des rapports détaillés sur la situation générale des silicosés.

Article compilé traduit librement de l'arabe par Ichawiyen autrement

Commentaire :
Une telle situation demande une mobilisation générale et citoyenne des habitants de la région ou du moins des secteurs concernés. Des actions doivent être posées pour alerter les instances internationales qui œuvrent pour la protection des droits de l'homme.
Favoriser l'interdiction de l'exercice de cette forme d'artisanat ne peut être possible sans une garantie d'emploi étant donnée que la région est rongée par la pauvreté.
Rappelant au passage que le ministre lors de sa dernière même visite a déclaré, cette fois ci à khenchela, que le nombre de personnes affectées par cette maladie ne dépasse pas 10%.

Retour