Tébessa : le patrimoine archéologique dépérit
Mardi, 12 septembre 2006


Evoquer l’antique Theveste c’est plonger entièrement dans le catalogue architectural de notre histoire : les dolmens, les peintures rupestres, les outils en pierre taillée, les tombeaux mystérieux et les sarcophages. Le fameux temple de Minerve dédié aux dieux Juno et Jupiter, la muraille byzantine avec ses tours de guet, la porte Caracalla ressemblant à l’arc de Triomphe et la basilique romaine avec son amphithéâtre.
Theveste, rappelonsle, a eu le privilège d’être le théâtre du tournage du film sur la vie de saint Augustin. Vu la similitude des décors avec ceux de Carthage (Tunisie), aujourd’hui voir Tébessa c’est découvrir l’autre dimension d’une ville qui se débat à l’intérieur d’un environnement hostile, dégradé et malsain où l’exode rural a eu raison sur la ville qui suffoque, à l’exemple de la porte Caracalla sous échafaudage depuis cinq années d’où une enveloppe financière a été débloquée pour son entretien et sa rénovation et les travaux sont à l’arrêt depuis 2001. Idem pour la porte de Constantine, autre illustration d’un dépérissement ancré du patrimoine archéologique. La fameuse muraille byzantine transformée en vespasiennes et en dépotoir sauvage. Quant à la basilique romaine, elle est devenue un champ de pâturage et un relais des toxicomanes. L’antique Theveste hiberne sous le poids d’un environnement incompatible quant à la revalorisation de cette culture universelle.

Saâdallah Djamel
Source : Le Soir d'Algérie

Commentaire :

Le patrimoine c'est la mémoire. Ce sport n'est pas encouragé à l'instar de la chasse. Les responsables, héritiers et défenseurs des valeurs de novembre, ont peur des pierres. Il est vrai aussi que les pierres datent de plus de 3000 ans ; si très très loin de novembre 54. Et si les pierres parleraient un jour?